Twitter "ne remplace pas un tribunal", a souligné dimanche sur LCI la secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, à propos de la libération de la parole des femmes victimes de harcèlement sexuel.
"S'il y a diffamation, elle sera sanctionnée". "J'ai l'impression qu'enfin la société dans son entièreté les écoute (...) Je peux comprendre qu'il y ait des craintes, mais il vaut mieux s'interroger sur le phénomène de fond (...) Twitter ne remplace pas un tribunal", a déclaré Marlène Schiappa, invitée du Live Politique de la chaîne d'information. "S'il y a diffamation, elle sera sanctionnée", a-t-elle ajouté, interrogée sur les "risques" de débordement de cette parole sur les réseaux sociaux après l'afflux de témoignages dans le sillage du scandale Weinstein aux États-Unis.
"Ces femmes, derrière un écran, se sont senties moins seules". "C'est un combat culturel ; la lutte contre la culture du viol, les violences sexuelles, ça peut être la connaissance mais ça peut être aussi la communication", a-t-elle poursuivi, interrogée sur les réseaux sociaux comme nouvelle "arme". "On peut débattre de sémantique, mais ces femmes, derrière un écran, se sont senties moins seules (...) dans une sorte de sororité", a-t-elle encore dit.
"La plupart des choses proposées, nous sommes en train de les faire". La secrétaire d'État a salué une tribune d'une centaine de personnalités féminines, dont de nombreuses réalisatrices et comédiennes, humoristes, artistes, publiée dimanche dans le JDD, demandant au président de la République de mettre en oeuvre "un plan d'urgence contre les violences sexuelles". "Je souscris à tout ce qui peut permettre aux femmes de s'exprimer sur le sujet (...) Sur le fond, la plupart des choses proposées, nous sommes en train de les faire", a-t-elle dit, en indiquant notamment que "300.000 professionnels ont déjà été formés", sans toutefois préciser lesquels.
La secrétaire d'État a également annoncé qu'elle rencontrerait "cette semaine" les représentants du groupe Webedia, qui édite le site jeuxvideo.com, après la campagne de haine à l'encontre de deux militants féministes menée par le forum Blabla 18/25, qui s'en est également pris à la journaliste Nadia Daam, harcelée pour avoir dénoncé cette campagne dans une de ses chroniques sur Europe 1. Ce forum est régulièrement critiqué pour les campagnes de cyber harcèlement menées par certains de ses membres anonymes ou les propos haineux qui y circulent.