Après les révélations sur Harvey Weinstein, ce producteur américain accusé de viol et de harcèlement sexuel, la parole se libère. En France, sur Twitter, des milliers de messages dénoncent des cas de harcèlement sexuel au travail, dans la rue ou dans les transports en commun avec le mot clé #balancetonporc.
"Que la peur change de camp". Jusqu'à présent, peu de femmes osaient parler du harcèlement au sein de leur entreprise de peur souvent de perdre leur poste. Pourtant il existe des recours, rappelle Marie Pezé, docteur en psychologie et ancienne experte judiciaire à la tête d'un réseau de 130 consultations "souffrance et travail" partout en France. "Toutes les femmes qui portent plaintes perdent leur travail. Il faut que ce scandale s'arrête, que la peur et que la honte changent de camp", déplore-t-elle.
Emporter l'affaire à l'extérieur. La docteur en psychologie conseille aux femmes victimes de tout noter précisément, les heures, les témoins présents à ce moment-là, de ne pas rester seule. "Il y en a d'autres, probablement, qui dans le même temps peuvent subir ça dans l'entreprise. Il faut emporter l'affaire à l'extérieur dans les consultations spécialisées, chez son médecin généraliste, à l'inspection du travail...", explique-t-elle. "Le médecin du travail peut intervenir sans forcément citer la personne qui vient se plaindre mais par exemple en venant faire la visite du poste, en proposant au chef d'entreprise une information sur le harcèlement sexuel", ajoute l'experte judiciaire.