Les agriculteurs de Haute-Garonne oscillent entre colère et désarroi. Mercredi, ils ont manifesté toute la journée devant plusieurs grandes surfaces pour réclamer une "juste rémunération". Ils reprochent en effet à la grande distribution de faire des bénéfices sur leur dos, en achetant leurs produits toujours moins chers.
"L'agriculteur y laisse sa peau"
Car pour ces agriculteurs qui manifestaient à Roques-sur-Garonne, le compte n'y est pas. Et la loi Egalim pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentation, qui était censée garantir des produits français et bien rémunérés, n'a rien changé
C'est en tout cas ce que pense Jean-François Lamassé, de la FDSEA 31, qui estime que la grande distribution continue de tirer les prix d'achat vers le bas. "La grande distribution ne joue pas le jeu. Nous, aujourd'hui en France, on a un certain coût de production. On ne va pas se leurrer, on ne peut pas vendre des produits en dessous de ce coût. Donc quand un produit est relativement bas, il faut se demander pourquoi. Bien souvent lorsque vous avez une promotion, si c'est un vrai produit français alors c'est l'agriculteur qui y laisse sa peau. Et si ce n'est pas ça, alors ce n'est que le produit vient de l'étranger".
Une "marge énorme" pour la grande distribution
Des revendications qui concernent aussi bien le lait, les œufs, les fruits et légumes ou la viande. Car pour Benjamin aussi, éleveur de bovins à Capens, la grande distribution prend une marge beaucoup trop importante. "Quand vous allez faire les courses et que vous avez un caddie de 150 euros et bien vous n'avez rien dedans. Et le souci c'est que ce n'est même pas nous, les agriculteurs et éleveurs, qui en profitons. Quand on vend pour 2000 euros de carcasses, une fois commercialisé, ce sera sans doute revendu 10.000. On prend un produit, on le transforme, et derrière on se fait une marge énorme, c'est comme ça que ça marche et ce n'est pas normal."
Les agriculteurs appellent notamment le gouvernement à mieux contrôler les prix, mais réclament aussi que les produits étiquetés "France" dans les rayons n'ont pas simplement été importés et transformés dans le pays.