La SNCF a annoncé vendredi qu'elle renonçait à réduire le nombre de dessertes TGV directes entre Paris et les villes moyennes des Hauts-de-France, devant l'hostilité des élus locaux. Après plusieurs semaines de polémique, la compagnie avait notamment confirmé jeudi vouloir supprimer trois allers-retours directs sur sept sur la liaison Paris-Arras-Douai-Valenciennes dans son projet de service 2020.
Une volonté de créer de nouvelles dessertes. Elle voulait concrètement réaffecter ses rames à des liaisons régionales à grande vitesse (TER-GV) autour de Lille, comme Arras-Lille-Calais-Boulogne ou Amiens-Arras-Lille-Dunkerque. "Cette proposition (tenait) compte de la fréquentation croissante des liaisons ferroviaires entre les principales villes des Hauts-de-France, beaucoup plus importante en volume que celle des liaisons avec Paris", a expliqué la SNCF dans un communiqué. "Cette évolution (aurait permis) de créer de nouvelles dessertes directes intra-régionales à grande vitesse (...) tout en conservant les relations directes en heure de pointe entre Paris et l'ensemble des villes actuellement desservies, auxquelles s'ajoutent de nombreuses possibilités de correspondances", a-t-elle ajouté.
La SNCF compte faire de nouvelles propositions. Constatant cependant que "les seules expressions publiques entendues ont été critiques de cette recomposition et semblent privilégier le maintien de liaisons directes de et vers Paris aux heures creuses", la SNCF a décidé de revoir sa copie. "Le projet ne sera donc pas poursuivi en l'état, et les équipes de la SNCF feront dans les prochains jours aux élus des nouvelles propositions d'évolution de l'offre, afin de répondre aux éléments soulevés et d'améliorer la qualité de service grande vitesse pour les Hauts-de-France", a-t-elle conclu.
"Pas sans l'accord des territoires", argue la ministre des Transports. Le groupe public - qui prépare sa grille 2020 en même temps qu'il négocie sa future convention avec la région des Hauts-de-France pour l'exploitation des TER - avait même été taclé plus tôt vendredi par la ministre des Transports Élisabeth Borne. Celle-ci avait en effet déclaré sur franceinfo que l'évolution de la desserte TGV devait avoir l'accord des élus et des habitants des villes concernées. "Moi, j'ai dit très clairement à la SNCF que le modèle que je défends, c'est un TGV qui dessert les territoires, pas uniquement les métropoles. Donc cette évolution de dessertes, elle ne peut pas se faire sans l'accord des territoires", avait-elle expliqué, ajoutant: "Je l'ai dit clairement à la SNCF."