Des tensions ont de nouveau éclaté, ce mercredi 28 juin, dans la soirée, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Les manifestants et forces de l'ordre se sont affrontés pour la deuxième nuit d'affilée, au lendemain de la mort d'un jeune automobiliste de 17 ans, Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer.
Avant 22 heures et le coucher du soleil, la situation était calme sur Nanterre . En cette fête musulmane de l'Aïd-el-Kébir, hommes et femmes de tous âges circulaient tranquillement en tenue d'apparat dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine. À la tombée de la nuit, les faits ont rapidement évolué. Dans le quartier du Vieux-Pont, au lendemain de la mort de Nahel, un jeune automobiliste de 17 ans, les premières échauffourées ont éclaté. Au moins deux voitures étant incendiées, avant un rapide retour au calme. Mais, le cœur des émeutes se trouvait dans le quartier Pablo-Picasso, un ensemble de ruelles sinueuses s'entrelaçant autour des célèbres "tours Nuage", immeubles des années 1970 conçus par l'architecte Emile Aillaud.
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Cocktails Molotov
Poubelles et mobilier urbain brûlent sur la chaussée, dont s'échappe une épaisse fumée noire. Des groupes de jeunes bien organisés surveillent les entrées du quartier, sillonnées par des scooters aux plaques d'immatriculation camouflées, à la recherche des forces de l'ordre.
Mehdi, un riverain, a essayé d’apaiser les tensions : "Je suis en train de me battre avec les petits pour qu'ils arrêtent parce que je sais que tout ça, ça ne mène à rien. Il ne reviendra pas. Ce sont des jeunes, aujourd'hui, ils n’ont rien pour se mettre quelque chose sous les dents. On attend des réponses de la justice. Il faut que ça revienne à l'ordre, que ça se calme".
Les affrontements entre jeunes et policiers ont duré jusqu’à 3 heures du matin, à coups de mortiers d’artifice et cocktails Molotov. C'est au niveau de l’avenue Pablo-Picasso, l'artère qui traverse le quartier, que les affrontements sont le plus intenses. Quadrillée par les forces de l'ordre, la rue voit de nombreuses voitures se faire brûler. Les CRS ainsi que les pompiers ont été plusieurs fois repoussés en dehors de la cité, alors que plusieurs incendies ont été déclarés tout au long de la nuit.
"C'était un enfant aimé"
Ce jeudi 29 juin, dans la matinée, les pompiers ont dégagé les routes bloquées par des barricades pour pouvoir intervenir dans les quartiers. Le calme est de retour, pour quelques heures, mais les violences inquiètent toujours certains habitants. Annabelle, une habitante de Nanterre, espère que la marche blanche organisée cet après-midi se déroulera sans accroc. "Ça fait un peu peur. J'espère que tout se passera bien pour la maman parce qu'elle a besoin de soutien. C'était un enfant aimé. Tout le monde l'aimait dans le quartier, donc c'est pour ça que ça fait encore plus de mal. On connaissait la maman, la grand-mère". Une marche blanche qui débutera, ce jeudi 29 juin, à 14h devant la préfecture de Nanterre.