Le ministère du Logement a annoncé mercredi la création de 5.000 places d'hébergement d'urgence à la fin de la période hivernale, ce qui portera à 125.000 le nombre total de places pour les sans-abri. Alors que les associations s'inquiétaient ces dernières semaines des conditions de sortie du plan hiver, ce dispositif hivernal de mise à l'abri des sans-logis, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a expliqué que son objectif était qu'aucune personne hébergée ces dernières semaines se retrouve à la rue à l'issue de l'hiver.
25 millions d'euros des crédits supplémentaires. "Proposer 5.000 places à la sortie de cet hiver, c'est leur permettre de reprendre pied au sein de nos structures pour retrouver une vie autonome", a déclaré Emmanuelle Cosse, citée dans un communiqué. "Cette ambition nécessite une mobilisation de tous les acteurs sur le territoire. L'État entend pour sa part assumer ses responsabilités avec une augmentation de plus de 25 millions d'euros des crédits destinés cette année à l'hébergement d'urgence", a indiqué le ministère dans ce communiqué diffusé à l'issue d'une réunion de travail avec les associations et grands opérateurs du secteur de l'hébergement.
121.000 places. Le parc d'hébergement compte actuellement 121.000 places pérennes (contre 81.960 en 2012), auxquelles s'ajoutent plus de 10.000 places ouvertes pour répondre aux besoins de la période hivernale et 5.000 pour les nécessités du plan Grand Froid (activé lors des baisses de températures), précise le ministère.
L'inquiétude des associations. Début mars, la Fédération des acteurs de la solidarité, (Fnars, qui regroupe 870 associations) et Emmaüs solidarité avaient sonné l' "alerte" face à une situation mêlant "extrême saturation" du 115, le numéro d'urgence réservé aux sans-abri, et "diminution inquiétante des solutions d'hébergement" pour les migrants. Les associations expliquaient que "plusieurs centaines de personnes" avaient déjà été "remises à la rue suite à la fermeture de gymnases et salles collectives dans les grandes villes".
Subsiste un "vrai problème de foncier disponible" dans certaines villes. Mercredi, le président du Samu social de Paris, Éric Pliez, s'est dit "très content" de l'annonce de la ministre. Ces 5.000 places pérennes en plus, "c'est une très bonne nouvelle", a réagi pour sa part le directeur général de la Fnars, Florent Gueguen. Toutefois, a-t-il souligné, "dans un certain nombre de territoires, comme Paris ou Lyon, il y a un vrai problème de foncier disponible. L'État peine à trouver des places. Nous attendons que les collectivités fassent des propositions rapidement".