La plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur Parcoursup a ses "grandeurs incontestables", mais aussi ses "faiblesses" qui devront être corrigées, souligne mercredi un rapport, qui évoque plusieurs pistes d'amélioration comme un retour partiel à une hiérarchisation des vœux ou une réflexion sur les quotas boursiers et géographiques.
"Des faiblesses qui doivent être corrigées". Ce rapport de 160 pages a été écrit par le comité scientifique et éthique de Parcoursup, présidé par l'ancienne ministre Noëlle Lenoir et composé de six membres issus d'horizon divers. Parcoursup, qui a remplacé l'an dernier APB, "a eu le grand avantage de permettre une personnalisation des décisions d'affectation des candidats", écrivent-ils.
"Le système a ses grandeurs incontestables. Il a aussi ses faiblesses qui devront être corrigées", poursuivent-ils, en se gardant d'exprimer "un jugement définitif sur ce système particulièrement innovant". Ils soulignent notamment les délais d'attente, "sujet de préoccupation des candidats", qui a nourri beaucoup de stress l'été dernier et a pu "créer un biais social et territorial".
Un retour à la hiérarchisation des vœux ? Pour y remédier, ils évoquent un possible retour à une "hiérarchisation des vœux après le baccalauréat", qui permettrait d'affecter "la plus grande partie des candidats sur leur vœu préféré parmi les vœux possibles". Cette possibilité a d'ores et déjà été écartée par la ministre Frédérique Vidal : le fait de ne pas classer les vœux permet en effet, selon elle, d'éviter l'autocensure dans l'expression des choix. Pour résoudre les problèmes de lenteur du processus, elle a récemment annoncé un calendrier resserré.
Un système de quotas de boursiers à améliorer. Autre piste d'amélioration : une réflexion sur les quotas boursiers. "La fixation de pourcentages minimaux de boursiers constitue un progrès important" pour réduire les inégalités sociales dans l'accès à l'enseignement supérieur, reconnaît le rapport. Pour autant, "la loi a été interprétée de manière diverse d'une formation et d'une académie à une autre", soulignent ses auteurs. Ils déplorent notamment qu'aucun quota n'ait été fixé pour les formations offertes par les établissements privés.
Une mobilité géographique qui n'a pas été efficace. Par rapport à APB, Parcoursup devait aussi permettre une plus forte mobilité géographique, en instaurant des quotas de "non résidents", qui ouvrent un certain nombre de places aux candidats extérieurs à l'académie de la formation demandée. Or, force est de constater que cet objectif "n'a pas été réellement atteint", notamment en Île-de-France, soulignent les auteurs.
Le rapport constate en effet que la proportion d'admis à Paris parmi les candidats de Créteil et Versailles n'a pas augmenté en 2018, voire a légèrement diminué par rapport à 2017. Les membres du comité proposent de "mieux rééquilibrer les quotas" à l'avenir.