François Hollande a reçu lundi les associations de victimes des attentats du 13 novembre qui se sont félicitées d'avoir été "écoutées" pendant près d'une heure et demie par le chef de l'Etat, à défaut de recevoir des "assurances formelles", en réponse à leurs nombreuses doléances. "On a l'impression d'avoir été écoutés mais il n'y a pas eu d'avancées concrètes", a déclaré Emmanuel Domenach, rescapé du Bataclan et vice-président de l'association "13 novembre : fraternité et vérité".
Des problèmes sur l'identification des corps, l'indemnisation, l'accompagnement. Président de cette même association, Georges Salines, le père de Lola, tuée dans la salle de spectacle, a énuméré les "graves problèmes" rencontrés par les victimes et leurs familles, qu'il s'agisse de l'identification des corps, de l'accompagnement des victimes, de leur indemnisation et information, de la coordination entre les administrations ou de la prise en charge des frais d'avocat ou médico-psychologiques. "Il est absolument nécessaire d'avoir une impulsion au plus haut niveau", a-t-il souligné, précisant que le Président s'était engagé à recevoir de nouveau les associations "avant l'été pour faire un point sur l'avancée des dispositifs". "Nous attendons de voir la concrétisation, nous n'avons pas actuellement d'assurances formelles", a cependant observé Georges Salines.
Les mesures sécuritaires ne permettent pas de "se prémunir durablement du terrorisme". Le président Hollande, a-t-il encore précisé, était "pleinement d'accord avec nous pour considérer que les mesures sécuritaires étaient indispensables mais que ce n'était pas ça qui permettra durablement de se prémunir du risque terroriste". Quant au ministre de la Justice, évoquant l'arrestation vendredi à Bruxelles du suspect-clé des attentats, Salah Abdeslam, il a souligné au cours de la rencontre la nécessité de "prévenir le risque suicidaire" afin qu'il "puisse être jugé". Caroline Langlade, vice-présidente de Life for Paris, a souhaité pour sa part que le secrétariat d'Etat à l'Aide aux victimes soit "inscrit dans la durée". "C'est une priorité parce que le travail de rétablissement pour nous, pour retrouver notre vie d'avant, si tant est qu'on puisse la retrouver un jour, va prendre beaucoup de temps", a-t-elle fait valoir.