Le président de la République François Hollande a annoncé vendredi qu'il recevrait les organisations professionnelles de policiers en "début de semaine" alors que des centaines d'entre eux ont encore manifesté jeudi soir à Paris et dans plusieurs villes de France, dont Lyon.
"Donner une perspective". "Il est très important que nous puissions donner une perspective et une réponse immédiate, et donc que les policiers sachent bien que le gouvernement et le président de la République sont dans une démarche de dialogue. (...) Je recevrai les organisations représentatives de policiers dans le début de semaine", a déclaré François Hollande lors d'un point presse à l'issue de la première journée d'un sommet européen à Bruxelles. Le chef de l'État a indiqué vouloir "développer un programme de travail tout au long des prochains mois".
"Une malaise depuis longtemps". "Je sais qu'il y a ce malaise qui est profond, qui est d'ailleurs depuis longtemps chez nos fonctionnaires de police et les gendarmes", a reconnu le chef de l'État, assurant ceux-ci de la reconnaissance de la population et des pouvoirs publics. François Hollande a salué le "travail remarquable" des policiers, soumis "à une pression considérable" dans leur travail de vigilance face à la menace terroriste ou encore sollicités pour des manifestations. "Ce qui s'est produit dans l'Essonne (l'attaque, de deux véhicules de police avec des cocktails Molotov, ndlr) est à tous égards insupportable puisque des policiers ont été attaqués et auraient pu être tués. C'était sans doute l'intention de ceux qui s'en sont pris à ces forces de l'ordre", a-t-il dénoncé, évoquant de manière générale des "conditions (de travail) de plus en plus difficiles, avec une violence qui est là".
Attaque au cocktail Molotov. Au même moment ou presque, dans la nuit de jeudi à vendredi, près de 500 policiers ont défilé à Paris, environ 800 à Lyon, 200 à Marseille. Des manifestations ont aussi eu lieu en banlieue parisienne et dans plusieurs grandes villes du Sud-Ouest comme Toulouse ou Bordeaux. Le mouvement de protestation est né après une violente attaque au cocktail Molotov contre quatre policiers à Viry-Châtillon dans l'Essonne le 8 octobre.