Un discours emprunt d'émotion et de symbole. Emmanuel Macron a prononcé l'éloge funèbre du colonel Arnaud Beltrame mercredi lors de l'hommage national aux Invalides. Le président de la République a salué "l'esprit française de résistance" incarné par le gendarme, avant de l'élever au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, à titre posthume.
"Sa mère a su que c'était lui avant de savoir". Emmanuel Macron a opposé "la mort abjecte, lâche, obtenue par l’assassinat d’innocents" du terroriste - qu’il n’a jamais nommé -, à celle d’Arnaud Beltrame qui a "accepté de mourir pour que vivent des innocents". Le chef de l'Etat a encore salué "une grandeur qui a sidéré la France". "Il a pris une décision qui n’était pas seulement celle du sacrifice, mais celle d’abord de la fidélité à soi-même, de la fidélité à ses valeurs, de la fidélité à tout ce qu’il avait toujours été et voulu être, à tout ce qui le tenait", a expliqué le président de la République. "Ce choix lui ressemblait tellement que sa mère, apprenant qu’un gendarme accomplissait ce geste a instinctivement, presque charnellement, reconnu son fils. Elle a su que c’était lui avant même de savoir."
"Un regain de vigilance et de civisme". Emmanuel Macron a ensuite célébré "l’esprit français de résistance" excité par "la bravoure d’un seul, entraînant la nation à sa suite", tout en comparant le sacrifice d’Arnaud Beltrame à celui des résistants Jean Moulin et Pierre Brossolette. "L’intolérable, jamais ne peut l’emporter", a-t-il assuré. Le chef de l'Etat a appelé "chaque citoyen" à "un regain de vigilance et de civisme" face à "l'islamisme souterrain", à l'occasion de l'hommage national rendu au gendarme Arnaud Beltrame qui a donné sa vie lors de l'attaque jihadiste dans l'Aude. "Ce ne sont pas seulement les organisations terroristes, les armées de Daech, les imams de haine et de mort que nous combattons. Ce que nous combattons, c'est aussi cet islamisme souterrain (...) qui sur notre sol endoctrine par proximité et corrompt au quotidien", a déclaré le chef de l'Etat, dénonçant cet "ennemi insidieux qui exige de chaque citoyen un regain de vigilance et de civisme".
"Son exemple demeurera". "Il rejoint le cortège valeureux des héros qu'il chérissait", a déclaré le chef de l'Etat. "Ce que nous vous devons, c’est qu’il ne soit pas mort en vain, que sa leçon demeure gravée dans le cœur des Français. Sa mémoire vivra, son exemple demeurera, j’y veillerai, je vous le promets", a-t-il assuré en conclusion de son éloge funèbre.