Souffrir de commentaires ou d'attitudes négatives au travail : ils sont encore 39% des personnes LGBT à en faire part, relève le Défenseur des droits, qui publie un guide pour "identifier et prévenir" ces discriminations. "Défendre la non-discrimination des personnes LGBT, c'est défendre des valeurs universelles d'égalité et de dignité pour toutes et tous", rappelle Jacques Toubon dans l'introduction de ce guide publié mercredi sur le site de l'institution, à l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie.
Des discriminations "déployées de manière implicite".Ces discriminations "peuvent survenir lors de la recherche d'emploi, au moment de l'embauche" : 20% des sondés affirment l'avoir ressenti sur ces douze derniers mois. Mais elles peuvent toucher une personne tout au long de sa carrière. Rares sont les personnes se disant ouvertement homophobes. Du coup, ces discriminations se "déploient" le plus souvent "de manière implicite", souligne le guide, sous la forme de "remarques, de rires, de plaisanteries douteuses qui créent et font perdurer un climat homophobe/transphobe au travail".
Les employeurs en première ligne. Alors que les préjugés restent tenaces, "les structures de travail publiques ou privées, tout comme les partenaires sociaux, apparaissent encore trop peu sensibilisés et mobilisés" sur le sujet, estime le Défenseur. Et parmi celles qui ont "formalisé une politique de diversité", seules 27% "ciblent explicitement le critère de l'orientation sexuelle". Le Défenseur appelle les employeurs à afficher leur opposition à ces discriminations, en interne mais aussi auprès de leurs partenaires (fournisseurs, clients, pouvoirs publics...) pour "inciter d'autres acteurs à se positionner".
Actions concrètes. Le guide propose aussi des actions "concrètes et pérennes", notamment la mise en place d'actions "de sensibilisation et de formation du personnel", mais aussi des politiques de relations humaines "garantissant l'égalité" et un "traitement strict des propos et agissements LGBTphobes".