"Ils arrivent par groupe de sept, huit, neuf ou dix, ont des tatouages, les poches pleines et des cartes gold." Ludovic, serveur, se souvient bien des supporters russes qui ont fréquenté son établissement. Celui-ci est situé à Mandelieu-La Napoule, à côté de l'hôtel dans lequel séjournaient les hooligans interpellés par la gendarmerie mardi matin. Ils sont soupçonnés d'avoir participé aux violences qui ont éclaté dans les rues de Marseille, ce week-end, alors que le stade de la cité phocéenne accueillait le match Angleterre-Russie (1-1) dans le cadre de l'Euro de football.
"Ils sont là pour ça". "Ils parlaient en anglais, disaient que pour eux ils avaient gagné", raconte Ludovic au micro d'Europe 1. "Je leur ai dit qu'ils avaient fait match nul, ils ont répondu : 'non, non, nous on a gagné parce qu'on les a tous mis à l'hôpital.' De là, ils sont partis en fou rire", poursuit-il. Selon le serveur, ces hooligans, âgés de 23 à 30 ans et "tous baraqués", "savent très bien ce qu'ils font". "De toute façon, ils sont là pour ça." Et "ça", c'est prouver aux supporters des autres équipes de la compétition qu'ils sont les hooligans les plus violents.
"En découdre avec les Slovaques". "Apparemment, ils attendaient ça depuis un bon moment", poursuit Ludovic. "Ils me disaient que mercredi, ils montaient à Lille pour en découdre avec les Slovaques." La Russie doit en effet affronter la Slovaquie au stade Pierre-Mauroy. Après les violences survenues à Marseille, l'UEFA, qui gère l'Euro 2016, avait pourtant menacé l'Angleterre et la Russie de "disqualification" du tournoi "en cas de nouvelles violences" de la part de leurs supporters. L'avertissement semble ne pas avoir été entendu.