"Hirsch vole le repos des héros" déploraient plus d'une centaine de manifestants rassemblés sous cette banderole, mardi, devant le ministère de la Santé pour protester contre la réforme du temps de travail dans les hôpitaux franciliens, a constaté une journaliste de l'AFP. "Martin, si tu savais, ta réforme où on se la met !", scandaient aussi le personnel de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, appelés à la grève par l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa), avant de rejoindre la manifestation des fonctionnaires.
5,39% de grévistes. A la mi-journée, le taux de mobilisation (grévistes et personnels assignés) était de 5,39% à l'AP-HP, a précisé l'institution à l'AFP. "On ne peut pas nous offrir un concert à Bercy et nous faire les poches", a lancé l'un des manifestants au micro, faisant référence à la soirée offerte par le ministère de la Santé au personnel hospitalier à la suite des attentats du 13 novembre à Paris. "Nous sommes venus marquer le coup" contre une réforme "qui va augmenter le temps de travail gratuit quotidien", a déclaré Thierry Amouroux (CFE-CGC).
La réforme des 35 heures critiquée. Dans leur ligne de mire, la réforme des 35 heures voulue par le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch. Les grandes lignes de cet aménagement du temps de travail, qui repose sur des suppressions de RTT et instaure de nouvelles organisations pour les 75.000 agents (hors médecins) des 39 établissements de l'institution, ont fait l'objet d'un protocole d'accord signé fin octobre par la direction et la CFDT.
Au retour de la délégation reçue par le cabinet de la ministre de la Santé Marisol Touraine, les manifestants devaient rejoindre le cortège des fonctionnaires, appelés à la grève pour dénoncer le gel, depuis 2010, du point d'indice (4,63 euros) qui sert à calculer leurs salaires. Ils ont déploré, à l'issue de l'entretien, que la ministre refuse d'intervenir sur le dossier des 35 heures. Plus généralement, les hospitaliers dénoncent l'austérité dans les établissements de santé publics, où 3 milliards d'euros d'économies sont demandés d'ici à 2017.