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Margaux Fodéré / Crédits photo : IGOR STEVANOVIC / SCIENCE PHOTO / IST / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP , modifié à
Pour la majorité des candidats à la reconversion (73%), ce désir de changement s’explique par des raisons personnelles même si pour certains jeunes, la volonté d’améliorer leur pouvoir d’achat reste forte.

Et si vous décidiez de tout plaquer pour vous reconvertir ? Selon une étude publiée cette semaine par l’éditeur de solutions RH Lucca, un Français sur deux envisage désormais de changer de métier, alors que cette proportion n’était que de 1 sur 3 en 2015. Qu’est-ce qui motive ces envies de changement ? Europe 1 s’est rendue au salon Générations Reconversion qui se tient à Paris jusqu’à ce samedi.

Covid et quête de sens

CV en main, Mamadou, 34 ans, déambule entre les stands, en quête d’informations. Chef de projet dans les télécoms depuis 14 ans, il aspire désormais à autre chose : une carrière de coach en entreprise. Et il s’apprête justement à trouver des réponses auprès d’un organisme spécialisé dans la santé au travail présent sur le salon. Il interroge la responsable du stand : "Est-ce qu’un profil comme moi peut être intéressant ?". "Oui, on a tout type de profil dans nos structures. La seule demande de départ qu’on a, c'est d’avoir le permis B", répond-elle.

Se reconvertir, Mamadou y pense depuis quelques années et c’est bien le Covid qui a accéléré son projet et sa quête de sens, quitte à gagner moins ! "Aujourd’hui, je gagne entre 60.000 et 65.000 euros par an. Plus je fais des recherches, plus je vois que ça va m’impacter financièrement. Donc c’est un vrai choix de vie, il n’y a aucune stratégie financière dans ce projet-là".

Les jeunes plus sensibles au pouvoir d’achat

Même philosophie du côté de Stéphanie, 54 ans, qui compte réduire son activité dans un établissement médical pour se lancer à son compte : "Étant donné que je suis cadre de proximité avec des astreintes, je m’assois sur une partie de mon salaire, mais je gagnerai autrement, en qualité". 

Ce constat est tout de même à nuancer : si une partie des Français en conversion, souvent en deuxième partie de carrière, ne le fait pas pour des raisons financières, certains jeunes restent plus sensibles à l’amélioration de leur pouvoir d’achat, explique Stéphane Maas, directeur général de Transitions Pro Île-de-France. "On sent cette ambivalence entre 'je cherche un CDI' pour beaucoup d’entre eux, et chez d’autres les emplois passion".

Une chose est sûre : quelles que soient les raisons, les Français sont de plus en plus nombreux à songer à une reconversion, que ce soit en changeant de métier, de secteur d’activité ou même de statut. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Vincent, 47 ans. Après une carrière dans l’hôtellerie, il a ouvert sa propre distillerie après la pandémie, en quête de plus de liberté. "L’envie d’entreprendre, l’envie d’être son propre patron, il y a sans doute de cela. L’envie quelque part de voler de ses propres ailes", confie-t-il au micro d'Europe 1.