Assiste-t-on à l'émergence d'une génération de "Tanguy" ? C'est la conclusion que semble rendre l'institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France (IAU) dans une étude publiée mercredi. "Les jeunes franciliens peinent à quitter le logement de leurs parents", depuis une crise qui a "davantage freiné l'indépendance résidentielle des jeunes les moins aisés" explique l'IAU.
Un départ de la maison parentale plus précoce en province. Un Francilien sur deux âgé de 20 à 29 ans, parmi ceux qui sont nés dans la région, habite encore chez ses parents après 25 ans, selon cette analyse de la démographe Juliette Dupoizat, qui exploite les données des recensements et de l'Enquête famille et logements réalisés par l'Insee. Après être restée stable entre 1999 et 2006, cette "décohabitation" est devenue plus tardive (5 mois de plus, à 24 ans et 9 mois en moyenne) entre 2006 et 2011 en Ile-de-France. En province en revanche, elle est plus précoce, aux alentours de 22 ans, soit un an plus tôt qu'en 1999, pour les jeunes résidant dans leur région de naissance.
Chômage et précarité du travail. Sans surprise, ce sont les étudiants et les chômeurs franciliens de 20 à 29 ans qui habitent le plus souvent chez leurs parents : 76 % des premiers et 62% des seconds, contre 39% parmi les actifs en emploi. Si la situation est restée stable de 1999 à 2011 pour les étudiants, en revanche la proportion de chômeurs restée au domicile familial a bondi de 10 points sur la période, et celle des actifs en emploi, de 6 points. Bien qu'ils disposent de revenus, les jeunes actifs franciliens qui travaillent représentent la moitié des 20-29 ans résidant encore chez leurs parents, très vraisemblablement en raison de la précarité de leur emploi.