"Ils m'ont convaincu" : à Roubaix, une campagne pour inciter les réticents à se faire vacciner

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Lionel Gougelot, à Roubaix , modifié à

Dans la ville de Roubaix, où les réticences exprimées vis-à-vis du vaccin sont nombreuses, des médiateurs tentent de convaincre les indécis sur l'utilité de se faire vacciner. Mais la tâche se révèle difficile, tant la méfiance est grande dans cette ville populaire du Nord, près de Lille.

Ils sont de moins en moins nombreux mais représentent malgré tout une part importante des Français en âge de recevoir une injection. Alors que près de 45 millions de personnes ont complété leur schéma vaccinal, il reste de nombreux réticents à convaincre la vaccination contre le Covid-19. À Roubaix, où les taux de vaccination sont inférieurs à la moyenne nationale, c'est le travail d'un petit groupe d'ambassadeurs de la vaccination, chargés de "prendre la température" et d'inciter à se faire vacciner contre le Covid-19, sans rendez-vous.

"Je vous dis, on est des antivax ici"

Dès les premiers mètres de leur chemin, ils rencontrent une opposition frontale au vaccin. "Je vous dis, on est des antivax ici", les prévient un jeune homme. "On ne connaît pas ce vaccin, on ne sait pas ce qu'il va nous donner", justifie l'un de ses amis. "Ce que je vous propose, c'est d'aller au centre de vaccination, de voir un médecin et il va vous expliquer exactement ce qu'il en est", propose l'une de ces ambassadrices, sans grand succès.

Difficile, en effet, de convaincre ce groupe de jeunes, visiblement assez représentatif des réticences qui s'expriment dans le quartier, selon Fayçal, l'un des médiateurs. "'On ne peut savoir ce qu'il y a dans le vaccin', 'le vrai nombre de morts'… C'est ce qu'on entend à longueur de journée. Au moins, il y a un échange, c'est intéressant, avec des informations qui sont lâchées. Et puis, ça va travailler dans la tête, le message passera", veut-il croire. 

Des rappels prévus pour la deuxième dose

Un peu plus loin, les médiateurs ont convaincu Mustapha, un habitué du quartier, qui a été accompagné jusqu'au centre de vaccination. "Je pouvais le faire il y a longtemps, mais il y avait des amis qui me disaient de ne pas le faire", concède ce Roubaisien. "J'étais embrouillé entre les deux. Le monsieur m'a convaincu et je suis venu."

Un travail de conviction sur le terrain qui, selon Jean-Philippe d'Ancône, l'adjoint de la municipalité chargé de la santé, va devoir forcément s'étaler dans le temps. "On va faire tous les quartiers de la ville successivement sur quatre semaines et revenir dans quatre semaines ici pour éventuellement faire les rappels des gens qui ont été vaccinés aujourd'hui", annonce le responsable. Pour la deuxième dose, ajoute l'élu, "on les rappellera s'il le faut" car, pour lui, pas question de perdre ces nouveaux convaincus en route.