Services de la mairie injoignables, pompiers débordés… À Rouen, les habitants protestent contre la gestion par les autorités de l'incendie de l'usine Lubrizol, jeudi matin. Un collectif vient d'être créé.
Deux jours après l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, les habitants des environs de ce site classé Seveso ne décolèrent pas. Ils dénoncent le manque de transparence des autorités dans la gestion de cette crise, alors que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a admis sur place, vendredi soir, que la ville était "clairement polluée".
"On sait que tout n'ira pas bien"
En premier lieu, les habitants regrettent le manque d'informations transmises dans la nuit de mercredi à jeudi, quand s'est déclaré l'incendie de cette usine en bordure de Seine. Ils n'ont pas été évacués, les services de la mairie étaient injoignables et les pompiers et les policiers débordaient d'activité.
"Ils ont essayé de nous endormir en nous disant que tout allait bien, on sait que tout n'ira pas bien, personne n'y croit ici", dénonce Gwénaëlle, qui vit ici depuis 14 ans. "On sait très bien que ce qu'on respire n'est pas bon du tout, et ça ne sera pas mieux dans les années à venir."
Une urbanisation à revoir ?
La question se pose désormais de savoir si l'urbanisation de cette rive de la Seine, à quelques encablures du centre-ville de l'agglomération, n'a pas été problématique. "On est au plus près de l'entreprise, pourquoi la mairie a fait construire des pavillons et des logements à des endroits où il y a des usines Seveso ? Ça devrait être interdit !", s'emporte Rémi.
Les habitants mécontents ont créé un collectif et prépare une pétition qu'ils transmettront au maire, mardi soir, pour demander plus de transparence. Au moins cinq plaintes contre X de riverains et d'entreprises vont être déposées lundi.