Les éloignements d'étrangers en situation irrégulière ont augmenté de 8% cette année, a indiqué mardi Gérard Collomb, en annonçant que "400 places supplémentaires" seraient créées dans les centres de rétention administrative (CRA) d'ici la fin 2018.
"L'éloignement est en hausse de 8% depuis le début de l'année", a indiqué le ministre de l'Intérieur lors d'une séance de questions au gouvernement, en rappelant que pour les "dublinés", ces migrants enregistrés dans un autre pays européen censément compétent pour traiter leur demande d'asile, la hausse était "de 123%". "Nous allons créer 400 places de CRA supplémentaires", a-t-il indiqué par ailleurs, une hausse qui selon son entourage interviendra "d'ici la fin 2018".
Un Tunisien responsable de la mort de deux femmes à Marseille n'avait pas été placé en rétention. En octobre, Gérard Collomb avait affirmé que "200 places supplémentaires" seraient ouvertes dans les CRA d'ici la fin 2017. Cette annonce faisait suite à l'enquête administrative ouverte après l'attaque de Marseille, qui avait pointé des "dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement" des étrangers en situation irrégulière. Un Tunisien n'ayant pas été placé en rétention avait tué deux femmes à la gare Saint-Charles le 1er octobre.
La Cimade s'inquiète d'un "doublement" des placements en rétention. Les CRA "aujourd'hui sont pleins, parce qu'une attention particulière a été portée depuis l'attentat de Marseille" au problème de l'éloignement, s'était déjà félicité Gérard Collomb fin octobre. Les centres de rétention comptaient l'an dernier 1.823 places, selon la Cimade qui est habilitée à intervenir dans ces centres pour y aider les étrangers, et qui s'inquiète d'un "doublement" des placements en rétention depuis l'attaque de Marseille.