Le grand public a découvert sa voix est son visage lors des obsèques de Johnny Hallyday. Monseigneur Benoist de Sinety, vicaire général de l'archevêque de Paris, chargé des migrants, publie Il faut que des voix s’élèvent, chez Flammarion, un véritable plaidoyer pour l'accueil des migrants, alors même que l'exécutif s’apprête à faire passer une loi asile et immigration dénoncée comme particulièrement restrictive par les associatifs. C'est au contact des jeunes migrants qui errent dans les rues de Parsi que ce clerc a pris conscience des situations effroyables vécues par ces demandeurs d'asile qui ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres à la recherche d'une vie meilleure. "Dans ce pays de France qui est le nôtre, qui est un beau pays, qui a toujours voulu être un grand pays, et qui a toujours cru avoir un message à porter au monde, voir ce genre de situation me parait insupportable", explique-t-il vendredi, au micro de la matinale d'Europe 1.
"Avoir une parole de vérité". "On est en train de subir des événements plutôt que de les anticiper et de les préparer", déplore ce conseiller de l'archevêque de Paris, qui espère déclencher une prise de conscience sur le plan humain. "Ça n'est facile pour personne, ces changements sont inquiétants, angoissants parce que l'on ne sait pas très bien comment ça va se passer. Il faut dire qu'autour de nous, peu de gens osent avoir une parole de vérité en disant ce qui se passe vraiment et quels sont les défis pour nous", explique-t-il.
Un même combat pour la vie humaine. Mais ce religieux veut croire qu'il est toujours possible de tordre le cou aux préjugés et de refouler les peurs. "Nous avons, humainement, culturellement et, pour les chrétiens, spirituellement, mais pour d'autres aussi, la capacité de pouvoir nous préparer à ce qui nous attend", assure-t-il. Et de s'adresser plus particulièrement à la communauté religieuse : "On ne peut pas se battre sur certains dossiers et ne pas se battre sur d'autres. L'homme est important, unique, et il est à défendre quelles que soient les situations", martèle-t-il, dans ce qui peut être interprété comme une allusion à la forte mobilisation des catholiques contre la PMA pour toutes et la GPA, dans le cadre des états généraux de la bioéthique. "La vie humaine est ce qu'il y a de plus précieux et ce que l'Eglise a le devoir suprême de protéger", conclut-il.