Ils étaient partis en vacances en Turquie à Bodrum, leur séjour s'est poursuivi en prison. Tout allait bien jusqu'à ce que l'un de ces quatre jeunes originaires de Roubaix ne fasse la rencontre d'une Britannique, qui s'est avérée être mineure. Arrêtés puis jugés, les quatre amis ont été reconnus coupables d'abus sexuels sur mineur et condamnés à 13 ans de prison. Aujourd'hui, ils demandent le droit de purger leur peine en France.
"On préférerait qu'ils soient ici." Depuis plus de 16 mois, les familles multiplient les allers-retours pour espérer voir leur fils pendant une vingtaine de minutes. Certains ont lâché leur travail pour se consacrer à ces visites. "Je n'ai plus de projets. Le fait d'aller là-bas à chaque fois... On fait 4.000 kilomètres pour les voir pendant un laps de temps très, très court. On préférerait qu'ils soient ici et qu'ils voient les autres membres de la famille", lâche au micro d'Europe 1 Slimane, le père de l'un des quatre jeunes incarcérés à Mugla, qui ne cache pas son désespoir.
"Ce ne sont pas des voyous, assure-t-il par ailleurs dans La Voix du Nord. Ils n’ont pas de casier judiciaire, ils n’ont jamais été en prison. Ils étaient en vacances et du jour au lendemain, ils sont passés de leur chambre d’hôtel à une cellule. C’est très dur, mais ils ne se plaignent pas de brimades. Ils souffrent surtout de l’éloignement et de la privation de liberté."
Changement de stratégie. Après avoir dénoncé les conditions de détention de leurs quatre enfants et le verdict du premier procès, les familles, qui ont créé l'association "4 ados prisonniers en Turquie", préfèrent désormais changer de stratégie et attendre le jugement en appel dans quelques mois pour ensuite, demander leur transfert, quelle que soit la décision de la justice turque.
Mais selon l'avocate françaises des quatre jeunes, l'accusation de la jeune fille ne tient pas la route. "Elle n'avait pas trop envie de dire qu'elle avait 13 ans parce qu'on sait qu'à 13 ans, on n'est qu'une gamine et qu'on n'intéresse pas les garçons. Elle a menti sur son âge et je pense qu'elle n'a pas assumé après parce qu'à 13 ans, c'est très difficile d'assumer que l'on s'est un peu laissé aller et qu'on ne s'est pas fait agresser", juge Nora Missaoui-Lefevre sur Europe 1.
Les familles sollicitent Macron. Sur fond de tensions diplomatiques avec la Turquie, les familles en appellent à Emmanuel Macron pour accélérer le transfert des jeunes en France. Pour l'instant, le président de la République leur a simplement répondu par un courrier type.