La presse qui s'attendait lundi soir à commenter l'allocution d'Emmanuel Macron reste en état de "sidération" après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris. Mardi les éditorialistes, cette fois en phase avec le président, évoquent déjà "la reconstruction".
À la Une des quotidiens nationaux, La Croix a "le cœur en cendres", alors que Libération évoque sobrement "notre drame", Les Echos parlent de "la tragédie de Paris", l'édifice devient "Notre-Dame des Larmes" pour Le Parisien et "Notre-Dame de la tristesse" pour Le Figaro.
#NotreDame - Notre une du journal.
— La Croix (@LaCroix) 15 avril 2019
"Le coeur en cendres"
Notre direct : https://t.co/XqGPHK9Uckpic.twitter.com/Z5TQCp0Jik
About #NotreDameFire :
— Le Parisien (@le_Parisien) 16 avril 2019
- Fire under control and «partially» put out at 3:30 pm, fire services said
- Cathedral's roof is destroyed
- «We will rebuild Notre Dame», said Emmanuel Macron
- Family Pinault (Kering) is willing to give 100 million euros
MORE > https://t.co/v8Sa2hJ7VGpic.twitter.com/VnXkTtfdG1
Notre drame - la une de Libération du mardi 16 avril 2019 pic.twitter.com/dRCIexgGZ4
— Libération (@libe) 15 avril 2019
Un incendie qui a muselé le président
"La sidération, la tristesse vont au-delà de la disparition d'un monument. Le choc est immense ; c'est une amie commune qui a disparu", écrit Michel Klekowicki dans Le Républicain Lorrain résumant la tonalité générale. Comme nombre de ses confrères, l'éditorialiste lorrain relève que "les flammes de Notre-Dame ont réduit au silence un Président censé éteindre l'incendie social qui couvait dans son pays."
>> Suivez en direct sur Europe 1 l'évolution de la situation au lendemain de l'incendie
Dans La Croix, Guillaume Goubert reconnaît qu'"il n'allait pas de soi que le président de la République renonce à une allocution particulièrement attendue à cause d'un incendie à Notre-Dame de Paris". Mais, souligne-t-il "aucun enjeu politique ne pouvait résister au sentiment de consternation qui submergeait les esprits." L'éditorialiste du quotidien catholique en est certain, "Notre-Dame de Paris renaîtra de ses cendres."
"Emmanuel Macron a annulé l'allocution qu'il devait prononcer en clôture du 'grand débat'. Sur ce drame patrimonial, il n'y a pas de débat", estime également Étienne de Montety du Figaro. Dans L'Opinion, Nicolas Beytout fait chorus : "que pesait une intervention présidentielle à la télévision face à un désastre de l'ampleur de l'incendie de Notre-Dame de Paris ? Evidemment rien, et Emmanuel Macron n'avait pas d'autre choix que d'annuler son adresse télévisée aux Français."
"Les Français savent s'unir pour rebâtir"
"Les pompiers espéraient avoir sauvé la structure de Notre-Dame, premier pas indispensable pour envisager une longue reconstruction voulue par tous", se réjouit Dominique Garraud de La Charente Libre. De son côté dans LeCourrier picard, Bertrand Meinnel se rassure : "Comme après la tempête sur le parc de Versailles, d'autres ravages d'édifices emblématiques ou même le saccage récent de l'Arc de Triomphe, les Français savent s'unir pour rebâtir." "Tout le monde s'accorde déjà à dire que Notre-Dame de Paris devra renaître de ses cendres," estime aussi Patrice Chabanet dans Le Journal de La Haute Marne.
Françoise Verna de La Marseillaise pense elle aussi que "si la tristesse est immense, le temps de la reconstruction viendra. Notre-Dame doit se relever", affirme l'éditorialiste du quotidien communiste. Dans La Presse de la Manche, Jean Levallois décrit "un lieu de culte superbe, que l'on aime, qui appartient à tous, et qu'il faudra reconstruire."
De plus, "cette cathédrale foudroyée" a rappelé "fugitivement" à Jean-Michel Helvig de La République des Pyrénées les "tours de Manhattan." "C'est le propre de ces moments de grande catastrophe (...) que de faire surgir d'autre images associées, notamment celle d'un 'Paris outragé' en si peu de temps par des tueurs, des casseurs ou une cause incendiaire inconnue. Aucun fil rationnel ne relie ces situations entre elles. Sinon l'amertume pour tant de coups injustes portés à une capitale qui n'appartient pas plus aux seuls Parisiens, que Notre-Dame aux Catholiques," analyse l'éditorialiste.