La psychologue Carole Damiani explique sur Europe 1 l’état de sidération des victimes de l’incendie qui a fait 10 morts à Paris, dans la nuit de lundi à mardi.
Comment se remettre d’un tel drame ? Pour les victimes de l’incendie qui a fait 10 morts et plusieurs dizaines de blessés à Paris, dans la nuit de lundi à mardi, une lente reconstruction débute. "Beaucoup de victimes expriment un sentiment d’abandon", témoigne sur Europe 1 la psychologue Carole Damiani, directrice d’une association mandatée pour prendre en charge les victimes et les proches de l’incendie rue Erlanger, dans le 16ème arrondissement de la capitale.
"Ils nous disent ‘vous ne comprenez pas’, car leur épreuve a été tellement particulière qu’il est très difficile d’en parler à des gens qui n’ont pas connu cela. Les victimes ont une tendance à se regrouper entre elles, parce qu’elles ont partagé quelque chose de très particulier."
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"Certaines victimes parlent d’images de guerre". La psychologue évoque les témoignages de certaines victimes, qui évoquent des scènes "de guerre". "C’est important de les écouter. Ils ont vécu un moment qui pour eux est bien souvent une confrontation à la mort, que ce soit la leur ou des proches. Il est important d’écouter ce qu’ils vivent, notamment l’angoisse qu’ils ont pu voir. Certains parlent même d’images de guerre."
Carole Damiani insiste également sur l’importance d’une prise en charge psychologique sur le long terme, et non pas uniquement les jours suivant le drame. "C’est important de pouvoir exprimer, mais pas seulement dans l’immédiat. Dans un premier temps, ils étaient très préoccupés de leur avenir, où dormir par exemple. Il ne faut pas délaisser la suite."