Incendie à Rouen : une commission d'enquête aurait "largement son mot à dire", estime Éric Coquerel

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Europe1.fr , modifié à

Après l'incendie de Rouen, Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, demande la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire, et non simplement d'une mission d'information comme prévu par l'Assemblée nationale. Il s'explique au micro d’Europe 1. 

Suite à l'incendie qui a touché l'usine Lubrizol à Rouen, l'Assemblée nationale a annoncé la mise en place d'une mission d’information parlementaire. Une solution qui ne satisfait pas Éric Coquerel, député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, qui souhaitait, ou souhaiterait, plutôt la constitution d'une commission d'enquête. "Dans une commission d'enquête, les gens témoignent sous serment. Et s'ils mentent, ils peuvent être poursuivis par la justice", a-t-il expliqué au micro de David Doukhan, mercredi soir, sur Europe 1. "En plus de ça, elle peut faire davantage de contrôles 'sur pièces'."

"Comprendre pourquoi on en est arrivé là"

Reste que, selon la loi, une commission d’enquête parlementaire ne peut pas mener d'investigation sur un sujet au cœur d'une enquête judiciaire, actuellement en cours au sujet de l'incendie de l'usine Lubrizol. "Une enquête parlementaire peut très bien ne pas empiéter sur le sujet lui-même, mais peut essayer de comprendre le contexte, pourquoi on en est arrivé là", répond le député. 

"Hypocrisie" du gouvernement

Au-delà de Lubrizol, Éric Coquerel fustige plus généralement la manière de l'État de gérer les sites Seveso. "Pour contrôler une usine qui utilise des produits dangereux, il ne faut pas que l'État se désinvestisse. Pourtant, pour des raisons budgétaires, l'État aujourd'hui s'affaiblit", affirme-t-il. Le député pointe ainsi du doigt l'"hypocrisie" du gouvernement, qui d'un côté, "demande des contrôles, et d'un autre côté, prévoit de supprimer 18 postes dans le département qui gère cette question dans le prochain projet de loi de finance".

Éric Coquerel a également regretté les "baisses de budget", subies "depuis plusieurs années" par Ineris, un établissement public d'analyse des risques sanitaires. "Autrement dit", conclut-il, "on demande de faire plus avec moins."