Incendie d'abattoir : les professionnels de la viande appellent Macron à intervenir "immédiatement"

Un abattoir a été incendié dans l'Ain. (Photo d'illustration) © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à

Les professionnels de la viande dénoncent "des offensives sectaires qui ne peuvent qu'aboutir à une guerre civile", après l'incendie apparemment criminel d'un abattoir dans l'Ain. 

Les professionnels français de la viande ont appelé vendredi le président Emmanuel Macron à "enrayer immédiatement" les "violences sectaires" dont ils font l'objet, après l'incendie apparemment criminel d'un abattoir dans l'Ain, dans la nuit de jeudi à vendredi.

"Monsieur le Président de la République, nous comptons sur vous et votre gouvernement pour enrayer immédiatement" des "offensives sectaires qui ne peuvent qu'aboutir à une guerre civile" écrivent Dominique Langlois, président de l'interprofession des viandes bovines Interbev, et Guillaume Roué, président de l'interprofession des viandes porcines Inaporc, dans une lettre ouverte adressée à l'Élysée.

Six départs de feu constatés sur les lieux. Un incendie a partiellement détruit un grand abattoir à Haut-Valromey qui emploie 80 personnes, dans la nuit de jeudi à vendredi. La gendarmerie privilégie une piste criminelle, "six départs de feu" ayant été constatés et des "bidons d'accélérant" retrouvés sur place, selon la fille du fondateur de l'abattoir sinistré, les Etablissements Gesler.

L'incendie intervient alors que la tension est vive entre la filière viande et certains militants radicaux de la cause animale qui s'en prennent de plus en plus souvent à des boucheries, à coup de tags radicaux ou de dégradations.

"Cette nuit encore, un incendie criminel a détruit un abattoir. Les libertés de conscience et d'expression invoquées par des collectifs et associations anti-viande et antispécistes ne sauraient être les cautions de ces violences" écrivent Interbev et Inaporc dans leur lettre, en estimant à "un million" le nombre de personnes "travaillant" dans le secteur de la viande en France.

Les professionnels "envahis par un profond sentiment d'injustice et d'insécurité". Mercredi, l'association anti-spéciste 269 Libération Animale avait appelé à une "Nuit debout devant les abattoirs" partout sur le territoire. Elle avait vu notamment sa manifestation interdite dans les Yvelines par le préfet. De son côté, la Fédération nationale bovine (FNB), qui regroupe les seuls éleveurs bovins, a publié un communiqué séparé demandant "aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures pour faire en sorte que les opérateurs de la filière du bétail et des viandes puissent exercer leur métier dans un climat serein".

Les professionnels, "envahis par un profond sentiment d'injustice et d'insécurité, doivent-ils prendre les armes pour défendre leurs entreprises, leurs métiers et leurs personnes?" s'inquiètent Interbev et Inaporc, qui regroupent l'essentiel des professionnels de la viande en France, des éleveurs aux bouchers en passant par les abattoirs et l'industrie agroalimentaire de transformation.