Un ressortissant rwandais, bénévole depuis plusieurs années dans la cathédrale de Nantes, a avoué dans la nuit de samedi à dimanche être l'auteur de l'incendie criminel qui a partiellement endommagé l'édifice le week-end dernier. Interrogé par Europe 1, le sacristain de la cathédrale décrit un homme préoccupé par sa situation de réfugié.
Il a passé la nuit en prison. Le bénévole de la cathédrale de Nantes a reconnu avoir allumé trois feux dans l'édifice qui ont notamment détruit le grand orgue du 17ème siècle et la baie vitrée de la façade occidentale, samedi 18 juillet. Déjà interrogé par les forces de l’ordre il y a une semaine, ce ressortissant rwandais était ressorti libre de sa garde à vue.
C’est un homme rongé par les remords et "dépassé" par l’ampleur des événements, selon son avocat, qui a reconnu dans la nuit de samedi à dimanche, devant le juge d’instruction, être à l’origine du sinistre. L’homme a été mis en examen des chefs de destructions et dégradations par incendie, des faits passibles d'une peine de dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende. Il a été placé en détention provisoire dans la foulée.
Avant même ses aveux, les enquêteurs du laboratoire central de la police, à Paris, avait déjà mis en évidence l’acte criminel dans leurs premières conclusions, conduisant à une nouvelle interpellation du bénévole. Reste encore à connaître les motivations de ce Rwandais, qui œuvrait au sein de la cathédrale depuis quatre ou cinq ans.
"Ses problèmes physiques ont peut-être accentué sa détresse morale"
Passé la stupéfaction, des membres du diocèse évoquent un certain mal être ces derniers temps, peut être lié à des problèmes de santé rencontrés l’hiver dernier, et surtout à sa situation de réfugié, pour laquelle toutes ses demandes de régularisation auraient été rejetées. "Il m’avait demandé de produire un écrit pour essayer de favoriser sa demande. Je l’ai fait avant Noël, le père recteur également", rapporte au micro d’Europe 1 Jean-Yves Magnier, sacristain à la cathédrale de Nantes. "Ça l’inquiétait beaucoup de trouver un travail, de trouver des papiers réglementaires."
"Ces mois d’hiver il a été très malade, il a eu des problèmes physiques, a été en soins. Ses problèmes physiques ont peut-être accentué sa détresse morale", avance Jean-Yves Magnier. Selon Ouest France, il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire depuis novembre. La dernière fois que je l’ai vu, c’est fin juin. Depuis, comment a-t-il évolué ? Était-il en dépression ? Je ne peux le dire", conclut le sacristain.