Incendie d’une station d’épuration près de Paris : trois mois après, les élus craignent toujours une pollution majeure

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Pierre Herbulot avec , modifié à
Un incendie de grande ampleur a détruit partiellement la plus grande station d’épuration d’Europe à Achères, près de Paris, début juillet. Trois mois après, les craintes et les interrogations demeurent.
REPORTAGE

Une catastrophe écologique aux portes de Paris est passée jusqu'ici assez inaperçue : un incendie dans une usine Seveso, comme à Lubrizol, mais cette fois dans une station d'épuration. La plus grande station d’épuration d’Europe, à Achères, à 30 kilomètres de Paris, a brulé partiellement le 3 juillet dernier, entraînant une vaste pollution de la Seine. Trois mois et demi après, les élus locaux, qui organisent mercredi soir une réunion publique à Achères, craignent toujours un nouvel incident.

"Il y a un risque manifeste de pollution"

Le site d’Achères, classé Seveso-haut, traite 60% des eaux usées de la région parisienne, soit un million de mètres cubes par jour, rejetées dans la Seine. Mais depuis l’incendie, la station est contrainte de réduire drastiquement sa capacité. Du coup, la crainte d’une nouvelle pollution de la Seine revient à chaque orage. Pour Arnaud Péricard, le maire de Saint-Germain-en-Laye, l’usine sera littéralement débordée en cas de fortes pluies. "Il y a un risque manifeste de pollution, avec des rejets importants d’eaux non traitées dans la Seine. Au mois de juillet, 10 tonnes de poissons morts ont été victimes de ces rejets", rappelle l’élu.

Un risque de pollution jusqu’à la réparation du site

Le Siaap, syndicat pour l’assainissement de la région parisienne, qui gère la station d’épuration, ne nie pas ce risque de pollution. "Ce serait malhonnête de dire qu’il n’y a pas de risque. C’est la météo qui est pour nous le facteur déterminant sur cette mortalité piscicole", avoue Jacques Olivier, directeur général du Siaap. En effet, me risque de pollution de la Seine existera chaque été jusqu’à la réparation complète du site, dans trois à cinq ans. Les raisons du sinistre restent encore floues, le Siapp évoquant un "vraisemblable" court-circuit.