Un incendie s'est déclaré samedi matin dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Nantes. Le feu a été contrôlé, mais de nombreux dégâts restent à déplorer. Une enquête a été ouverte pour "incendie volontaire", a indiqué le procureur.
Un incendie s'est déclaré samedi matin à l'intérieur de la cathédrale de Nantes, les pompiers de Loire-Atlantique évoquant "un feu important", avant d'être circonscrit vers 10 heures. Le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès a annoncé qu'une enquête avait été ouverte pour "incendie volontaire", et que "trois points de feu distincts" avaient été constatés.
"A ce stade, une enquête est ouverte pour incendie volontaire, il n'y a pas de conclusion à tirer maintenant parce qu'on a encore beaucoup d'enquêtes à faire qui peuvent apporter des éléments nouveaux", a-t-il ajouté. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Nantes. Au micro d'Europe 1, le procureur a précisé la localisation de ces départs de feu : "Il y a un départ de feu au premier étage au niveau du grand orge, un départ de feu à gauche de l'autel, un autre à droite de l'autel". Et Pierre Sennès de conclure : "La police judiciaire travaille. Ça va faire partie des premiers éléments qu'on va vérifier sur une éventuelle entrée par effraction dans la cathédrale."
Les dégâts "concentrés sur le grand orgue"
Vers 7h45, les pompiers ont été alertés "par des passants qui voyaient des flammes derrière la rosace", a déclaré de son côté le directeur départemental des pompiers, le général Laurent Ferlay lors d'un point presse vers 10 heures, où il a précisé que l'incendie était désormais "circonscrit". 60 pompiers avaient été dépêchés sur les lieux.
Laurent Ferlay a indiqué que les dégâts étaient "concentrés sur le grand orgue". "Les dégâts sont concentrés sur le grand orgue qui semble être entièrement détruit. La plateforme sur laquelle il se situe est très instable et menace de s'effondrer", a-t-il déclaré. Il a toutefois ajouté que les dégâts occasionnés ne pouvaient être comparés aux incendies de Notre-Dame de Paris, à celui de cette même cathédrale en 1972 ou encore à celui de la basilique Saint-Donatien à Nantes en 2015. "Je voudrais souligner que suite à l'incendie de 1972 la toiture a été refaite en armature béton", a-t-il encore ajouté.
Jean Castex va se rendre sur place
Le Premier ministre Jean Castex a indiqué qu'il se rendrait samedi après-midi à la cathédrale, avec les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot. "Je veux savoir ce qui s'est passé, je vais d'abord manifester ma solidarité avec la population nantaise", a indiqué le chef du gouvernement à plusieurs journalistes, alors qu'il se trouvait dans son fief de Prades (Pyrénées-Orientales). Emmanuel Macron a pour sa part tweeté son "soutien à nos sapeurs-pompiers qui prennent tous les risques pour sauver ce joyau gothique de la cité des Ducs".
La cathédrale avait déjà été touchée en 1972
Ce n'est pas la première fois que cette cathédrale au cœur de Nantes est touchée par un incendie. Le 28 janvier 1972, le toit de la cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint-Paul, construite entre le XVe et le XIXe siècle, avait été ravagé par les flammes. Le sinistre s'était déclaré suite à des travaux effectués par un couvreur. La cathédrale de Nantes n'avait pu être rendue au culte qu'en mai 1985, après plus de 13 ans de travaux. En 2015, toujours à Nantes, un autre édifice catholique avait été touché par un incendie spectaculaire qui avait détruit les trois quarts du toit de la basilique Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien, un édifice religieux du XIXe siècle.