Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé mardi en Haute-Corse la commande de six bombardiers d'eau de type Dash 8 supplémentaires pour lutter contre les incendies de forêt. Une annonce qui répond à la colère des pilotes de ces avions mobilisés en ce moment dans le sud-est de la France où 4.000 hectares de forêts ont déjà brulé. Sur la base de la Sécurité civile de Nîmes, un syndicat, le SNPNAC, dénonce un manque de moyen récurrent, qui se ressent sur le terrain. Il envisageait même de déposer un préavis de grève avant l'annonce du ministre.
"Des périodes où le feu fait sa vie". Pour le syndicat, le constat est clair : il manque aujourd'hui cinq avions opérationnels pour faire face efficacement à ces incendies. Certains sont bien là, sur la base, mais ils sont cloués au sol. Il faudrait les réparer, mais il manque des pièces détachées, trop longues à arriver, selon ces pilotes, qui affirment ne plus être en mesure d'appliquer la stratégie habituelle. "Le dispositif au format optimal de la flotte est fait de manière à ce que l'on puisse intervenir sur des grosses forêts séparées. Aujourd'hui, nous n'avons plus aucun moyen d'assurer la continuité de lutte. On se retrouve avec des périodes où le feu fait sa vie parce qu'il n'y a plus de permanence aérienne sur le feu", explique leur porte-parole, Stéphane Le Bars.
Avions et hommes suremployés. Le directeur général de la sécurité civile l'a reconnu lui-même : avec près de 5.000 largages depuis la fin mars, ces avions sont aujourd'hui suremployés. Et les hommes aussi, ajoute le syndicat, qui demande également le renfort d'une dizaine de pilotes.