Le procès du frère de Mohamed Merah, poursuivi devant la cour d'assises de Paris pour "complicité d'assassinats", a été interrompu mardi par un incident d'audience, les parties civiles reprochant à l'avocat de l'accusé de faire "la police de l'audience".
Les débats interrompus. "Vous faites la police de l'audience depuis le début des débats", a lancé, en colère, Me Simon Cohen, principal avocat de la partie civile, à son confrère Eric Dupond-Moretti, avocat d'Abdelkader Merah. Piqué au vif, le président Franck Zientara, qui a la responsabilité d'organiser les débats, a alors interrompu le procès et convoqué les avocats pour un rappel à l'ordre.
Tensions entre les avocats. Le procès d'Abdelkader Merah a commencé lundi. En mars 2012 dans le sud-ouest de la France, son frère Mohamed avait froidement exécuté sept personnes, dont trois enfants d'une école juive, avant d'être abattu par la police. Depuis le début du procès, la tension est vive entre les avocats des parties civiles et le ténor du barreau, qui n'hésite pas à intervenir lors des interventions des parties civiles ou de l'avocate générale pour la défense de son client. "Nous ne sommes pas dupes de la stratégie qui est mise en place par Me Dupond-Moretti depuis le début de l'audience, et qui vise à faire passer la défense pour une victime tout au long de débats en interrompant sans cesse le président et les parties civiles", a dénoncé Me Elie Korchia, avocat de Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de l'école juive.
"C'est la place de la victime dans le procès pénal qui est ici en cause", lui a répondu Eric Dupond-Moretti. "Elles ont une place essentielle dans ce procès mais pas toute la place. Le bénéfice du doute, par exemple, c'est pour les accusés, pas pour les victimes", a-t-il lancé. À la reprise du procès, le président a exprimé son souhait que chacune des parties puisse librement s'exprimer sans être interrompue par la partie adverse. "J'y veillerai", a-t-il promis.