Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné mercredi deux jeunes à six mois de prison ferme pour des faits d'embuscade commis lundi soir contre la police à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, en proie à des incidents après le viol présumé du jeune Théo lors de son interpellation.
Interdiction de port d'arme. Parmi les six majeurs jugés en comparution immédiate pour des faits d'embuscade, trois ont également été condamnés à six mois de prison avec sursis. Ils ont par ailleurs tous été interdits de port d'arme pendant un an. Jugé plus tôt, le sixième prévenu, poursuivi lui pour des jets de pierres à l'encontre des forces de l'ordre, a été relaxé.
Condamnés pour une "embuscade". La justice reproche aux cinq premiers jeunes, âgés de 18 à 23 ans d'avoir "attendu un certain temps les fonctionnaires de la police nationale dans le but caractérisé de commettre à leur encontre (...) des violences avec usage ou menace d'une arme, en plongeant le quartier dans l'obscurité, amassant pierres et divers projectiles, et ce en réunion". Dans la rue où ils sont interpellés, des pierres sont amassées dans une brouette et le quartier est plongé dans l'obscurité. Sortis voir des amis, passant par là alors qu'ils se rendaient au cinéma ou dans un bar à chicha... Chacun des prévenus a justifié sa présence sur les lieux de l'attroupement et nié en bloc les accusations d'"embuscade".
"Le contexte ne justifie pas la violence". Quel que soit le contexte actuel dans cette commune populaire à l'est de Paris, il est "hors de question de justifier ces comportements de violence", a martelé la magistrate. Depuis samedi, des échauffourées ont eu lieu tous les soirs à Aulnay-sous-Bois. La nuit de mardi à mercredi y a été plus calme, mais des incidents ont éclaté dans d'autres communes de Seine-Saint-Denis. Au total, dix-sept personnes ont été interpellées dans le département cette nuit-là, dont cinq à Aulnay-sous-Bois, pour "violences, dégradation par l'incendie et menace de mort".