Une vingtaine d'enseignants, rejoints par des parents d'élèves, ont manifesté jeudi matin devant le collège Kléber, un des plus importants à Strasbourg, deuxième mobilisation en deux semaines pour demander des moyens après plusieurs incidents dont des menaces.
La semaine dernière, un professeur de français a été menacé de mort par un élève, une "goutte d'eau qui a fait déborder le vase" et déclenché une journée de mobilisation et de grève le 30 novembre. Une vingtaine d'enseignants, rejoints par des parents d'élèves, ont de nouveau manifesté jeudi matin devant le collège Kléber, un des plus importants à Strasbourg, pour demander des moyens supplémentaires.
Un garçon de 14 ans convoqué devant un juge des enfants
Le garçon de 14 ans, scolarisé en troisième, sera convoqué devant un juge des enfants dans les prochaines semaines. Il a l'interdiction de retourner au collège. Le recteur de l'académie de Strasbourg, Olivier Faron, s'est rendu sur place le 30 novembre puis a condamné "avec la plus grande fermeté cette attaque verbale inadmissible", lors d'une conférence de presse.
Une équipe mobile académique de sécurité, chargée de sécuriser l'établissement et de soutenir les personnels, a été déployée dans le collège. "Il y a des promesses de dialogue et de travaux de sécurisation à moyen ou long terme mais ça ne résout pas le problème qu'on a au quotidien en termes d'incivilités. Les surveillants n'en peuvent plus, ils ne sont pas assez nombreux et nous voulons aussi une CPE à temps plein", a déclaré jeudi à l'AFP Gilles Comte, professeur d'histoire-géographie, pour justifier cette nouvelle mobilisation.
"En termes de climat scolaire, c'est encore très difficile", a-t-il estimé, expliquant qu' "il y a encore eu trois jets de pétard lundi, une alarme incendie déclenchée, un babyfoot vandalisé".
"Professeurs sereins = élèves sereins"
La vingtaine d'enseignants mobilisés, dont certains tenaient des pancartes proclamant "Kléber en Kolère" ou "Professeurs sereins = élèves sereins", ont été rejoints par des parents d'élèves.
"On soutient les professeurs, on partage leur inquiétude", a dit Sophie Ackermann, représentante de la fédération de parents d'élèves PEEP. "Il y a une dégradation claire et nette de leurs conditions de travail, malgré des demandes sans cesse renouvelées lors des conseils d'administration de plus de moyens pour gérer un flux d'élèves de plus en plus nombreux", a-t-elle ajouté.
L'établissement, un des plus gros de Strasbourg, accueille environ 700 collégiens, ainsi qu'un lycée et des classes préparatoires, soit au total environ 3.000 élèves. Les enseignants mobilisés ne feront pas grève jeudi mais prévoient de porter un brassard noir autour du bras.