Les trois adolescents radicalisés arrêtés fin août et début septembre en Indre-et-Loire et mis en examen par un juge antiterroriste à Paris auraient envisagé une "action violente au préjudice de la représentation diplomatique israélienne en Belgique", a indiqué lundi une source judiciaire. L'enquête avait été ouverte en juin à la suite d'une visite domiciliaire menée quelques semaines plus tôt chez un adolescent âgé de 15 ans en Indre-et-Loire.
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Des échanges "sur les cibles et la fabrication d'explosifs"
Selon la source judiciaire, confirmant une information du Parisien, "l'exploitation de ses supports révélait une profonde adhésion à l'idéologie jihadiste et des échanges visant à commettre une action violente au préjudice de représentation diplomatique israélienne en Belgique". Lui et deux autres adolescents, âgés de 15 ans et 16 ans, ont ensuite été interpellés fin août puis début septembre en France et mis examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes. Ils échangeaient, notamment via des messageries cryptées, "sur les cibles et la fabrication d'explosifs".
"Initialement, c'était quelque chose d'assez naïf. Lui, il ne percevait pas la gravité de ce qu'il était en train de commettre. Il n'avait pas la conscience de participer à une organisation terroriste ou de fomenter réellement des projets terroristes", a réagi sur BFM l'avocate d'un des adolescents, Alexandra Hawrylyszyn.
"Notre client apparaît comme jeune et vulnérable"
"Il a été approché par ces organisations terroristes de façon assez ludique, on parle de jeux en ligne, de messageries Tiktok, Instagram. C'est vrai que, même s'il a pu malheureusement être approché par des terroristes d'un niveau assez élevé, ce n'est quand même qu'un adolescent de 15 ans et il ne pensait pas être inquiété plus que ça pour des propos qu'il échangeait sur internet", a-t-elle ajouté.
"Notre client apparaît comme particulièrement jeune et vulnérable", ont également déclaré les conseils de l'adolescent de 16 ans. "Sans commenter le fond du dossier, nous constatons le cheminement encourageant qu'il a d'ores et déjà entrepris dans le cadre de sa prise en charge judiciaire", ont assuré à l'AFP Mes Pierre-Henri Baert et Jean-Baptiste Riolacci.
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Ils "n'étaient pas à la veille de passer à l'acte"
Le 15 septembre, lorsque l'AFP avait fait état de ses interpellations, le parquet national antiterroriste (Pnat) avait confirmé qu'il "leur est effectivement reproché d'avoir, mus par une idéologie jihadiste, constitué des groupes sur les réseaux sécurisés en vue de la préparation d'une action violente". Ils avaient créé des "groupes sur des messageries cryptées", mais "n'étaient pas à la veille de passer à l'acte", avait souligné une source proche du dossier.
Comme dans de récentes arrestations de jeunes radicalisés, il s'agit "encore une fois de profils jeunes, avec sans doute une part d'immaturité, de mal-être adolescent", avait détaillé cette source. Les investigations se poursuivent.