Le conseil de surveillance du centre hospitalier de Châteauroux a voté vendredi la fermeture de la maternité du Blanc, dans l'Indre, trois jours après les déclarations de la ministre de la Santé qui avait qualifié la maternité de "dangereuse".
Une manifestation dans un climat tendu. Votée par le conseil de surveillance de l'hôpital de Châteauroux réuni à 11 heures, et dont dépend la maternité, la fermeture de la maternité a recueilli dix voix pour, quatre contre. Le feu vert de l'hôpital a attisé la colère des élus locaux et des défenseurs de la maternité rassemblés en nombre dans la cour de l'établissement. Environ 200 manifestants - des membres du collectif "C'est pas demain la veille", des militants syndicaux et politiques - ont été bloqués par des CRS qui protégeaient l'entrée. Il n'y a pas eu de heurts mais un climat tendu, a rapporté un policier.
"Les violences faites aux femmes et aux territoires". Parmi les manifestants : des personnels des autres hôpitaux, notamment du CHU de Poitiers inquiets de la situation et qui accueillent désormais des femmes de cette zone rurale, et des personnels du CHR d'Orléans venus par solidarité, qui ont connu pareille situation à Pithiviers, dans le Loiret. Écharpe tricolore à l'épaule, des élus ont dénoncé "les violences faites aux femmes et aux territoires".
Appel à Emmanuel Macron. Mardi, Agnès Buzyn avait estimé que la maternité du Blanc était "dangereuse", invoquant les "très mauvaises pratiques" mises au jour dans un "audit", au-delà d'un manque d'obstétriciens qui avait justifié sa fermeture provisoire en juin, prolongée jusqu'à fin octobre. "Les propos de la ministre de la santé Agnès Buzyn sont d'une violence extrême. C'est du harcèlement moral. Elle n'a pas le droit de dire ça. Elle a fait énormément de mal aux personnels dévoués, attentifs, compétents", a déclaré Annick Gombert, la maire socialiste du Blanc, commune de 6.500 habitants. "J'en appelle maintenant au Président Macron. Nous demandons un rendez-vous", a dit Annick Gombert.
Début octobre, un rapport d'expertise commandé par l'ARS (agence régionale de santé) du Centre-Val de Loire avait pointé "des pratiques collectives non conformes" et préconisé l'ouverture d'un centre de périnatalité, sans accouchements, provoquant la colère du comité de défense de la maternité et de la municipalité. Avec la fermeture de la maternité du Blanc, les femmes sont contraintes de se rendre à Châteauroux, Poitiers ou Châtellerault, pour accoucher, à plus d'une heure de route de leur domicile.