Chaque année en France, 30.000 personnes sont candidates au métier d'infirmier. Malgré des conditions de travail difficiles, la profession attire toujours des jeunes portés par la vocation. C'est ceux-là que le documentariste Nicolas Philibert, invité de Nikos Aliagas mardi matin sur Europe 1, a voulu mettre en lumière dans son nouveau film, De chaque instant, en salles mercredi.
"Tout le monde respecte les infirmières, et en même temps, elles sont malmenées, souvent méprisées. C'est très contrasté", a-t-il raconté au micro de Nikos Aliagas.
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"On est propulsés sur le terrain". Dans ce documentaire sans commentaire, qui montre l'étendue de la tache qui incombe à ces professionnels de santé, on suit des élèves de leur apprentissage en première année jusqu'à leur plongée dans l'univers hospitalier. Et la transition est parfois violente. "On apprend de manière théorique, on s'exerce sur sa copine ou son copain, sur un bout de mousse ou un mannequin. Et au bout de quelques mois, on est propulsés sur le terrain, et c'est souvent un choc", assure Nicolas Philibert.
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Un métier "dans l'ombre". Ces élèves infirmiers sont pour la plupart tout juste sortis des années lycée. "On se trouve face à des patients, à la souffrance, à des corps fatigués, usés. Très tôt, très jeunes, on est confrontés à la finitude, à la mort. C'est un métier qui demande beaucoup d'engagement, beaucoup de cran, beaucoup de responsabilités", loue le réalisateur. Pourtant, ce métier reste "dans l'ombre", déplore-t-il. "Le prestige est du côté des médecins, bien qu'ils soient aussi méprisés par l'hôpital-entreprise."
Après avoir passé autant de temps à leurs côtés, Nicolas Philibert fait aujourd'hui ce vœu sur notre antenne : "Il va falloir qu'on soigne nos soignants. Ce qu'ils font est fragile et difficile."