Ils ont été surnommés les "bébés Kassim". Ces trois adolescents âgés de 14 et 15 ans, plutôt bons élèves, ont été arrêtés il y a un an alors qu'ils s'activaient sur le réseau crypté Telegram. Ils avaient été conditionnés à distance par Rachid Kassim, considéré comme l'un des recruteurs français principaux de l'Etat islamique, et qui aurait été tué en Irak depuis.
Des messages de plus en plus explicites. Sur Telegram, les trois adolescents évoquaient de plus en plus clairement leur intention de passer à l'acte. Deux mois après l'assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray par deux jeunes déjà en lien avec Kassim, et bien que ces trois mineurs n'en étaient qu'au stade de la construction intellectuelle, la justice n'a pas voulu prendre de risque.
Une peine pour des ados à peine sortis du collège. Une année s'est écoulée depuis leur interpellation. Une année pour réfléchir, en détention provisoire pour le meneur, et dans un programme spécialisé, entourés 24 heures sur 24 par des éducateurs pour les deux autres. La semaine dernière, dans le huis-clos du tribunal pour enfants, les trois garçons ont eu deux jours pour tenter de prouver que ces derniers mois les avaient changés, eux qui regardaient sur Internet des vidéos d'exactions de l'Etat islamique. Face à eux, les juges ont dû trancher sur le sens à donner à la peine, chez des accusés tout juste sortis du collège.
Finalement, le tribunal a décidé de condamner le meneur à un an et demi de prison ferme - il reste donc en détention - et les deux autres à six mois et un ferme. Ils devront dès lors poursuivre leur programme éducatif.