Après la mise en cause par Bruno Le Maire, qui a dénoncé le 19 mars la pression exercée par Amazon sur ses salariés, deux départs intriguent chez Amazon. Celui du patron d'Amazon Europe et la directrice de l'importante plateforme de Sarran, près d'Orléans.
Deux cadres haut placés d’Amazon en France ont démissionné lundi, selon nos informations. "N’y voyez aucun lien", dit la direction, "avec la polémique toute récente sur la prétendue pression qui s’exercerait sur les salariés". Ce n’est pas l’analyse des syndicats de l’entreprise qui affirment au contraire que ces démissions traduisent le malaise de cadres dirigeants ne se reconnaissant plus dans la volonté d’Amazon de pousser les feux, au moment où le commerce en ligne profite de la place libérée par le commerce traditionnel du fait de la crise du coronavirus.
Les deux cadres qui ont décidé de partir sont le patron d’Amazon Europe, et la directrice de l’une des plateformes les plus importantes d’Amazon en France, la plateforme de Sarran près d’Orléans. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre, hier, au sein du groupe.
"Craquage" face à la pression ou raisons personnelles ?
Pour les syndicats, ces deux départs reflètent le malaise qui gagne certaines strates de l’entreprise en France. Les deux cadres auraient "craqué", ne supportant plus la pression exercée sur les équipes par la direction du groupe, pression qui s’est accrue, disent les syndicats, avec la crise du coronavirus qui offre un boulevard à Amazon face aux commerces traditionnels contraints de baisser leur rideau.
La direction d’Amazon, jointe tard lundi soir, réfute catégoriquement cette présentation des choses. "Les deux cadres", dit-elle, "sont partis pour des raisons personnelles qui n’ont rien à voir avec une supposée pression qu’ils n’auraient pas supportée".
Ce sont des choix de carrière, dit le groupe, qui considère qu’on lui fait un faux procès : "Il n’y a pas de pression chez Amazon. Les mesures que nous avons mises en place pour protéger nos salariés français sont encore plus strictes que celles exigées par les pouvoirs publics".