Outre-Manche, les Britanniques inquiets pour la sécurité de leur roi Charles III, attendu en France dès dimanche soir, peuvent se rassurer au moins sur un point. Ce déplacement a fait l’objet d’une étude très précise de la part du renseignement intérieur français, comme c’est systématiquement le cas lors de la venue de chefs d’État étrangers sur le territoire. Selon les informations recueillies par Europe 1, le dîner entre Emmanuel Macron et Charles III prévu au château de Versailles a été classé la semaine dernière au niveau "T4" par l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), soit le niveau le plus faible en matière de risque terroriste. Une réévaluation de la menace doit avoir lieu ce vendredi.
100% des effectifs de la DOPC mobilisés
Cette première visite officielle en France est surveillée de très près par les sujets de sa majesté dans un contexte particulièrement tendu lié aux grèves et aux manifestations contre la réforme des retraites. La Couronne craint que l’animosité des manifestants viennent ternir l’image d’un roi qui doit être sacré dans quelques semaines. Plusieurs appels à venir "gâcher [ce] moment princier" ont d’ores et déjà été lancés sur les réseaux sociaux.
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Dès dimanche soir, les policiers parisiens engagés sur les manifestations dans la capitale vont devoir à nouveau être sur le pont. A titre d’exemple, 100% des policiers de la direction de l’ordre public (DOPC) de la préfecture de police ont été rappelés à leur poste. Leur mission : empêcher toute manifestation spontanée à proximité du roi, notamment lorsqu’il descendra lundi l’avenue des Champs-Elysées aux côtés d’Emmanuel Macron après avoir ravivé la flamme du soldat inconnu.
Sécurisation des ponts et passages à niveau
C’est le diner de Versailles, à ce stade toujours prévu, qui va concentrer le plus de moyens : effectifs locaux, CRS, gendarmes mobiles, services de lutte antiterroriste, sans compter la sécurité rapprochée du roi, fournie par la France mais aussi celle de la Couronne britannique. Un casse-tête sécuritaire en vue… Quant au trajet en TGV entre la gare Montparnasse et Bordeaux, il est qualifié de sensible. Les forces de l’ordre vont devoir sécuriser l’intérieur du train, mais aussi les ponts et les passages à niveau.
N’importe quel incident autour du parcours du roi sera très certainement brandi comme un trophée. Une façon pour les opposants à la réforme des retraites d’affaiblir un peu plus Emmanuel Macron, très soucieux de son image sur la scène internationale.