On l'avait surnommé le "tueur de la gare de Perpignan". En mars 2018, Jacques Rançon a été condamné à perpétuité pour avoir violé, tué et atrocement mutilé deux jeunes femmes à la fin des années 1990. Mardi matin, il a été extrait de prison et placé en garde à vue à la gendarmerie de Béziers pour être interrogé sur un autre meurtre, encore plus ancien, un "cold case" vieux de 30 ans.
Un meurtre qui date du 4 juillet 1986
Cette affaire remonte à 1986. Près d'Amiens, Isabelle Mesnage, une informaticienne de 20 ans, est retrouvée morte sur un chemin de terre. Les vêtements de la jeune fille étaient en partie déchirés et des objets lui appartenant avaient été retrouvés disséminés autour de son corps. Malgré des traces de lutte et la présence d'un gourdin ensanglanté, l'enquête n'a jamais permis d'identifier l'auteur. La justice finit par classer le dossier.
Le même type de mutilations
Mais l'an dernier, les avocats de la famille découvrent avec stupeur qu'à 800 km de là, à Perpignan, se tient le procès d'un homme qui a tué deux femmes dans des conditions étrangement similaires. Il s'appelle donc Jacques Rançon et il a infligé le même type de mutilations à ses victimes.
Par ailleurs, la présence de Jacques Rançon dans la région au moment des faits a été établie. Il a été condamné pour le viol d'une autre jeune femme, au profil similaire, à Amiens en 1992.
L'enquête est rouverte. Le corps d'Isabelle Mesnage est exhumé. Il avait été conservé dans un cercueil en plomb, ce qui a permis aux médecins légistes de procéder à de nouveaux examens et de constater que les mutilations infligées à Isabelle Mesnage étaient effectivement les mêmes que celles des deux victimes de Perpignan. Jeudi matin, on saura si Jacques Rançon est mis examen pour un troisième meurtre, ce qui ferait de lui un tueur en série.