À 41 ans, Smaïn Bendjilali s'est fait une place de choix dans le paysage de l'islam radical marseillais. En 2018, il a évincé les anciens dirigeants de la mosquée des Bleuets. Il a alors placé ses hommes à des postes clés. Depuis, il multiplie les prêches radicaux. À tel point que l'édifice religieux a été sommé de l'évincer sous peine de fermeture définitive.
Il légitime le djihad, l'instauration de la charia et le recours à la violence
Dans une note qu'Europe 1 s'est procurée, le renseignement estime que cet imam, dont la garde à vue a été levée ce mercredi matin, a épousé les thèses chères aux Frères Musulmans. Et notamment la lutte contre la soi-disant "islamophobie d'État". Il considère par exemple que le délaissement de la prière est un péché plus grave que "tuer cent personnes".
Le prédicateur estime par ailleurs que la laïcité est une ingérence politique dans la sphère religieuse. Et il n'hésite pas à faire des parallèles douteux entre les terroristes du Hamas, qu'il qualifie de "résistants", et Nelson Mandela. Selon les autorités, Smaïn Bendjilali légitime le djihad, l'instauration de la charia et le recours à la violence. Ce qu'il conteste. Dans son prêche de vendredi dernier, en guise de provocation, il a lancé aux fidèles : "Le jour de la récompense, c'est la seule raison pour laquelle nous vivons. Tout le reste, c'est du vent". Smaïn Benjilali est convoqué le 3 octobre devant le tribunal correctionnel où il sera jugé pour apologie du terrorisme.