En ce jour de rentrée des classes, le port de l’abaya était particulièrement scruté par les chefs d’établissement. Selon une note du renseignement non définitive, qu’Europe 1 s’est procurée, aucun incident majeur n'a été détecté, malgré quelques "tentatives" de contournement de l'interdiction.
C’était une rentrée scolaire sous le feu des projecteurs. 12 millions d’élèves du premier et du second degrés ont pu découvrir ce matin leur nouvelle classe, le tout, sous les yeux attentifs des chefs d’établissement. Et pour cause, depuis l’annonce de Gabriel Attal à propos de l'interdiction de l’abaya en milieu scolaire , une tenue traditionnelle propre à la religion islamique, des appels sur les réseaux sociaux avaient été émis pour contourner cette nouvelle mesure. Et le ministre de l'Éducation nationale s'est félicité du bon déroulement de cette rentrée scolaire.
Des élèves reconduits à la sortie
Selon une note provisoire du renseignement territorial qu’Europe 1 a pu consulter, la fermeté de Gabriel Attal a, semble-t-il, porté ses fruits. Aucun incident majeur n'a été identifié sur le territoire national. 298 élèves se sont présentées en abaya lundi, 67 ont refusé de la retirer, a annoncé Gabriel Attal mardi au micro de nos confrères de BFMTV.
Si quelques actes isolés de rébellion ont été observés, leur nombre reste "très limité" à l'échelle nationale. Dans chacun de ces cas, les élèves concernées ont alors retiré leur tenue au profit d’un autre vêtement jugé approprié. Ce fut notamment le cas dans les lycées Arène et Rives Gauche à Toulouse, au lycée Descartes à Champs sur Marne, au lycée Pierre Forest à Maubeuge ou encore au lycée Pierre Mendes France à La-Roche-sur-Yon.
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Certains élèves n’avaient pas de vêtements pour se changer ou ont tout simplement refusé de troquer leurs tenues traditionnelles contre un accoutrement autorisé dans l’enceinte de leurs cités scolaires respectives. Face à ces cas de figure, les chefs d’établissement ont été contraints d’appliquer les nouvelles règles fixées par le ministre de l’Éducation nationale. Au collège Jules Verne à Maubeuge, le principal de l’enceinte scolaire a convoqué les parents d’une jeune élève de 6e après le refus de cette dernière d’ôter son abaya. Après avoir accepté d’enlever son voile, mais pas son abaya, une élève du lycée Descartes à Champs-sur-Marne a été raccompagnée à la sortie de l’établissement, engendrant son mécontentement et "qualifiant l’Éducation nationale d’islamophobe". À Corbeil-Essonnes, une collégienne et sa mère ont été reconduites à l'entrée du lycée Doisneau.
Des tentatives pour contourner la mesure
Des tentatives de dissimuler l'abaya ont également été remontées par le personnel de l'Éducation nationale. À Oignies, au lycée professionnel de Joliot Curie, deux jeunes filles voilées et extérieures à l'établissement sont parvenues à s'introduire dans une classe avant d'être repérées. Autre tentative au lycée Apollinaire à Nice où une jeune fille a tenté de rentrer en classe avec le vêtement traditionnel sous ses habits. Enfin, des tracts et affiches dénonçant cette interdiction ont été distribués et collés à proximité de certains établissements. À Blois, un groupe féministe a collé une affiche sur laquelle on pouvait lire : "Abaya ou crop-top, la grande cause du quinquennat, c'est le textile ?".