Le plan est baptisé "parcours des 1.000 jours", le temps qui sépare le début de la grossesse des deux ans de l'enfant. Selon Emmanuel Macron, c’est là que se joue une partie du combat contre les inégalités. Le président l’a dit lors de son discours à l’issue du "grand débat" : il veut prendre exemple sur la Finlande. Alors le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, s’est rendu à Helsinki, cette semaine. Europe 1 l'a accompagné et vous révèle les pistes privilégiées par le gouvernement pour la petite enfance.
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Les centres de Protection maternelle et infantile en première ligne
Adrien Taquet a d'ores et déjà fixé deux objectifs : que toutes les mamans passent la visite médicale du quatrième mois et que toutes reçoivent également une visite à domicile après l’accouchement. La présence du père sera fortement encouragée. Tout cela pour veiller non seulement au développement de l’enfant, mais aussi pour faire attention à son environnement familial, selon le secrétaire d'Etat.
Mais comment atteindre cet objectif, dans un pays comme la France, très différent de la Finlande ? La mission reviendra principalement aux PMI, les centres de Protection maternelle et infantile. Ces derniers pourraient voir leurs moyens renforcés au cas par cas, si elles remplissent des objectifs fixés par l’Etat. Des objectifs de sensibilisation des parents, y compris les plus isolés, pour leur faire intégrer ce Parcours des 1000 jours.
Un chéquier avec des bons pour des jours de baby-sitting
Le modèle de la "baby box", remplie de cadeaux de naissance et offerte à tous les parents finlandais, ne serait lui pas forcément retenu pour la France. Mais les parents pourraient obtenir certains services, toujours à condition de suivre le parcours. Ils pourraient par exemple recevoir un chéquier, avec des bons pour des jours de baby-sitting ou pour des cours de bébé-nageurs. Et cela pourrait aussi concerner les allocations familiales, comme en Finlande : il faudrait respecter les étapes pour les toucher.
Quant aux places en crèche, pas question pour l'instant de garanties par la loi dans l'Hexagone. "On ne peut pas garantir un droit si l’on n’en a pas les moyens" : voilà ce que dit Adrien Taquet. Mais le chantier des modes de garde est ouvert, et le secrétaire d’Etat est très intéressé par le modèle des crèches ouvertes 24 heures sur 24 observé en Finlande. Des crèches qui coûtent cher, mais qui répondraient selon lui à l’un des thèmes récurrents du "grand débat" : la précarisation des mères célibataires.