Incarcéré pour des accusations de viol qu'il nie catégoriquement, Tariq Ramadan est convoqué mardi pour son premier véritable interrogatoire devant les juges d'instruction, qui pourraient le mettre en examen pour des agressions sur une troisième femme.
Nouvelle étape dans l'affaire Ramadan. L'islamologue, mis en examen il y a quatre mois pour deux viols, et toujours en détention provisoire, est convoqué mardi chez les juges d'instruction. C'est la première fois depuis le début de l'affaire qu'il est entendu sur le fond par le magistrat avec, en perspective, une possible troisième mise en examen.
Une ex-call girl a porté plainte. Cette fois, la plainte a été déposée par une ex-call girl, impliquée dans l'affaire du Carlton de Lille. Mounia affirme avoir été violée à neuf reprises, à Paris, Londres et Bruxelles, en 2013 et 2014. L'ancienne escort a fourni aux enquêteurs une robe qu'elle portait à l'une de ces occasions. Des expertises sont en cours.
Des archives pour se défendre. Face à cette accusation, l'intellectuel musulman tenant d'une morale irréprochable a choisi de contre-attaquer. Selon les informations d'Europe 1, sa défense a exhumé 300 vidéos et un millier de photos envoyées à l'époque par Mounia. Des documents qui battraient en brèche l'idée d'une relation sous contrainte exercée par Tariq Ramadan.
Un message attribué à la soeur de Mounia. Ces photos et vidéos ont été transmises aux juges ainsi qu'un message qu'Europe 1 a pu consulter attribué à une sœur de Mounia dans un échange avec Tariq Ramadan en 2014. On peut y lire que les "intentions" de l'accusatrice ne sont "pas honnêtes". Le message évoque des photos de Tariq Ramadan prises à son insu, au cas où il la laisse tomber, et laisse entendre que Mounia pourrait vendre son histoire à la presse le moment venu. La défense de l'islamologue veut se servir de tous ces documents pour éviter une troisième mise en examen qui alourdirait son dossier.