L'homme soupçonné d'avoir proféré des injures à caractère antisémite envers le philosophe Alain Finkielkraut, en marge d'une manifestation parisienne de "gilets jaunes" samedi dernier, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 22 mai pour y être jugé. Le suspect avait été placé en garde à vue mardi soir à Mulhouse après avoir répondu à une convocation de la police judiciaire, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris dimanche pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion". Il a été remis jeudi en liberté.
Ces injures ont suscité une vague de condamnations par l'ensemble de la classe politique. Le suspect, un vendeur de téléphones du Haut-Rhin, est l'homme le plus visible sur les vidéos de l'altercation diffusées samedi, selon une source policière. "Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", avait notamment proféré cet homme, vêtu d'un gilet jaune en s'adressant au philosophe et académicien qui n'a pas porté plainte.
Le suspect "proche de la mouvance salafiste mais pas fiché radicalisé". Une autre source proche du dossier l'a décrit comme un "petit délinquant, proche de la mouvance salafiste mais pas fiché radicalisé". Il était "connu pour des faits de violences volontaires commises dans une seule affaire, recel de vol, défaut d'assurance en 2005 et violences sur agent de la force publique en 2004", a-t-elle précisé.
Selon des témoignages recueillis dans son quartier de Mulhouse, l'homme de 36 ans, bénévole au collectif Palestine 68, vit depuis deux ans dans un appartement d'un quartier en périphérie du centre-ville. Ce père de cinq enfants habitait auparavant dans le quartier de Bourtzwiller, dans le nord de la ville, où il était impliqué dans le milieu du football.