"On est sur une fourchette de 400 à 550 mm d'eau", estime Olivier Proust, prévisionniste à Météo France, au lendemain des violentes précipitations qui ont frappé le Gard, provoquant de soudaines inondations et d'importants dégâts. Des valeurs "impressionnantes", selon le spécialiste, qui alerte sur la possible multiplication de ces épisodes dans les années à venir.
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"Une journée exceptionnelle en intensité"
"On a une situation météorologique avec, dans les basses couches, des courants qui circulent sur la Méditerranée et qui viennent frapper le relief du sud du Massif central, donc les Cévennes", décrypte Olivier Proust. "Et au dessus de ça, on a de l'air froid d'altitude qui va circuler depuis l'Espagne, donc une machine à orages très violents. C'est ce qui s'est mis en place le matin (samedi, ndlr) et on a donc eu une journée exceptionnelle en intensité sur l'ensemble de l'épisode."
"Ça arrive d'avoir de telles valeurs", tempère le prévisionniste. "Mais les valeurs ont été atteintes en très peu de temps. Donc l'implication, c'est forcément une réaction des cours d'eau." À Anduze, l'eau est montée samedi jusqu'à sept mètres de haut.
"C'est cohérent avec les projections climatiques"
Les habitants de ces régions ont-ils raison de s'inquiéter pour l'avenir ? "C'est une tendance de fond", répond Olivier Proust. "On peut le voir en étudiant les climats passés sur les cinquante dernières années, où on assiste à une augmentation des cumuls possibles sous ces épisodes violents", avance-t-il d'abord. "Et puis, c'est cohérent avec les projections climatiques. Dans le cadre du réchauffement climatique, on aura plus plus souvent des phénomènes intenses."