Le Pas-de-Calais reste en vigilance orange crues. Néanmoins, les pluies et inondations continuent à régir le quotidien des habitants qui tentent de nettoyer les rues et les habitations sinistrées. Des efforts qui semblent vains sans l'arrivée de la décrue.
Alors que Météo-France indique que le département de Haute-Savoie est placé en vigilance rouge pour des phénomènes de crues au niveau de la rivière Arve, le Pas-de-Calais, lui, repasse pour sa part en vigilance orange. Malgré tout, les inondations et pluies continuent à peser sur la vie des habitants.
Ainsi, à la Calotterie, près de Montreuil-sur-Mer, cela fait quatre fois que la Liane déborde en deux semaines. Les habitants désespérés ne cessent de nettoyer en attendant la décrue.
Trier et jeter
Chaque jour, à 14 heures, Véronique enfile ses bottes et inspecte une porte où un buisson qui émerge centimètre par centimètre le long du chemin de la Liberté. Ou plutôt ce qu'il en reste. Pour l'emprunter, il vaut mieux désormais grimper dans la barque ou le kayak attaché depuis cinq jours au panneau de circulation.
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"Ma sœur habite dans la rue. Dès qu'on pourra voir un pied, on va pouvoir trier, jeter et rendre tout cela plus vivable", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
"Sans décrue, on ne voit pas le bout"
Quelques rues plus loin, Guillaume et Rachel, en cuissardes de pêche, pataugent dans leur allée : "Pour aller jusque dans la maison, on a de l'eau jusqu'aux hanches", détaille Guillaume. "On ressort avec des sacs, on est chargés comme des baudets. Toutes les routes sont barrées. Un jour, on passe à un endroit, le lendemain, on doit passer autre part", renchérit Rachel.
"Sans décrue, on ne voit pas le bout. On ne peut rien entreprendre pour l'instant", déclare Guillaume. Il aimerait également que les conducteurs roulent moins vite afin d'éviter de propulser de l'eau dans les maisons lors de leurs passages.
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L'équipe municipale et une poignée de volontaires circulent sur un tracteur. C'est le seul véhicule suffisamment haut pour traverser d'un bout à l'autre le village submergé.
"L'eau a commencé à monter à une vitesse incroyable"
Quelques kilomètres plus loin, la nuit a aussi été agitée pour les habitants d'Isques. Cette commune du Pas-de-Calais en bord de Liane n'a pas été épargnée par la crue. Il était 23 heures quand Sylvie a vu l'eau monter jusqu'à 15 centimètres à l'intérieur de son petit pavillon. "L'eau a commencé à monter à une vitesse incroyable. Il y a eu un torrent dans le jardin, ça laisse un sentiment d'impuissance", témoigne cette habitante qui avait déjà été touchée par les inondations. "On prend nos serpillières et on recommence. La semaine prochaine ils annoncent encore de la pluie", ajoute-elle blasée.
Les rues de la commune ont désormais des allures de no man's land. Pour éviter de tout perdre, Sylvie a déplacé beaucoup de ses objets à l'étage de sa maison. Une manœuvre qui n'a pas empêché l'eau d'abimer le vaisselier et l'armature du canapé de bois qui ont gonflé. En plus des dégâts matériels, c'est l'avenir du bâti qui inquiète la fille de Sylvie. "Comment on peut éviter ça à l'avenir et rééquilibrer un petit peu tout système d'évacuation et de stagnation de l'eau. Il y a tout de même eu quatre crues centennales en peu de temps", déplore-t-elle.
Depuis dix jours, les habitants d'Isques sont les spectateurs du ballet des pompiers, des équipes municipales et de la Croix-Rouge qui s'activent dans les rues pour évacuer l'eau tout en attendant la décrue.