Dans le Pas-de-Calais, la décrue se poursuit doucement et les habitants continuent de nettoyer. Avec une crainte : l'arrivée du froid, qui pourrait fragiliser les habitations touchées par les inondations, et être très difficile à vivre pour les habitants, souvent privés de chauffage, voire d'électricité.
Nouveau réveil les pieds dans l'eau dans le Pas-de-Calais où la décrue se poursuit et va nécessiter plusieurs jours dans certains secteurs. C'est le cas à Arques , l'une des 191 communes touchées par les inondations. Dans cette ville de 9.000 habitants, les sols sont trempés. La situation reste difficile pour les habitants qui nettoient sans relâche avant l'arrivée de l'épisode de froid ce dimanche après-midi.
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Céline remonte activement la rue recouverte d'une épaisse couche de boue, une paire de bottes dans les mains qu'elle vient de retrouver à 500 mètres de chez ses parents. "On voit à quel point la situation a été exceptionnelle", souffle la jeune femme.
"Il n'y a plus rien à perdre"
Son père à lui ramener la poubelle, emportée aussi par les eaux avant de reprendre racleau et serpillière. La course contre-la-montre a commencé. "On va se dépêcher parce que le froid risque de fragiliser les maisons. Par exemple, on a peur des fissures qu'il y a déjà dans la maison et qui pourraient s'agrandir, peut-être faire que la maison se craque encore plus. Pour l'instant, les radiateurs ne fonctionnent pas, donc on verra bien. Mes parents ont tout perdu donc je pense qu'il n'y a plus rien à perdre", regrette Céline.
Dans la salle des fêtes, l'eau est à peine évacuée. Séverine range, pressée. Le programme est chargé. Elle doit aller chercher des bûches sèches pour alimenter sa cheminée. "On avait trois stères encore, dans le jardin, c'est trempé et donc on ne pourra pas l'utiliser cette année, c'est sûr. On va faire avec nos moyens", explique-t-elle avant d'éclater en sanglots. "Excusez-moi, c'est difficile parce que c'est redondant. Ça fait trois fois que je suis inondée. J'étais déjà touchée en 2002. On en a marre." Elle ravale ses larmes, gênée quand elle pense à ses voisins "qui n'ont même plus de maison à réchauffer".