Inondations : "je me demande si je ne vais pas être complètement dépouillée"

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Ariane Lavrilleux avec C.C. , modifié à
Par crainte des pillages, plusieurs centaines d'habitants de Villeneuve Saint-Georges refusent de quitter leur logement encerclé par les eaux. 
REPORTAGE

Dans le Val-de-Marne, en proie aux inondations, l'armée a été appelée en renfort. Car à Villeneuve Saint-Georges, la crainte des pillages a des conséquences imprévues : sommés de quitter leurs domiciles encerclés par les eaux, des centaines d'habitants ont préféré rester chez eux pour surveiller leur biens. 

"Plus l'eau est haute, plus c'est facile" de piller. Plus de deux mètres d'eau ont transformé certains quartiers de Villeneuve Saint-Georges en vaste piscine saumâtre. La Seine s'est infiltrée dans les chambres au premier étage où habitait Sandrine. Évacuée en barque par les pompiers, elle craint maintenant que d'éventuels pilleurs en profitent. "Je me demande si je ne vais pas être complètement dépouillée, si je vais retrouver ma maison intacte. Plus l'eau est haute, plus c'est facile d'enjamber les balcons et de casser une fenêtre pour rentrer. J'ai pris mes bijoux en premier, les passeports et les papiers de la maison".

Plusieurs centaines d'habitants refusent de partir. Robert lui, n'a pas voulu partir. Sa maison est juchée sur petite bute et est une des rares épargnées du quartier. Mais surtout, il a voulu rester pour garder et surveiller le secteur. "En fait, on s'est mis d'accord avec les voisins. Pour surveiller le coin tout simplement, regarder s'il n'y a pas des gens qui veulent venir voler quoi que ce soit". Cette peur du cambriolage explique que sur les 2.000 habitants qui auraient du partir, quelques centaines préfèrent encore regarder les eaux les encercler. Des militaires font quand même régulièrement des rondes pour récupérer ceux qui décident de regagner la terre ferme.