Suite aux importantes inondations, l’état de catastrophe naturelle a été reconnu pour les zones particulièrement touchées. Les dommages devraient s’élever à au moins 600 millions d’euros, selon le président de l’Association française de l’assurance, qui participera lundi prochain à une réunion entre les assureurs et le gouvernement pour coordonner l’indemnisation des victimes.
Les trois infos à retenir :
- Manuel Valls a annoncé que "quatre décès sont à déplorer et 24 blessés"
- La Seine décroît d’un centimètre par heure environ
- Plus de 17.000 foyers restent privés d'électricité
- Les victimes
"Nous avons quatre décès à déplorer [...] et 24 blessés à ce stade", a indiqué Manuel Valls à l'issue d'une visite à la cellule de crise au ministère de l'Intérieur Place Beauvau, précisant également que "le retour à la normale" prendrait "plusieurs jours".
Un petit garçon de trois ans avait trouvé la mort dimanche 29 mai à Saint-Martin-d'Ordon, près de Sens dans l’Yonne dans le sous-sol inondé du pavillon familial, selon les pompiers et la préfecture de l'Yonne.
Mercredi soir, le corps sans vie d'une femme de 86 ans avait été découvert flottant dans son pavillon inondé à Souppes-sur-Loing, en Seine-et-Marne. Une autopsie a été réalisée vendredi mais, selon le parquet de Fontainebleau, le médecin légiste n'était "pas en mesure de donner les causes du décès, et il n'y a pas confirmation de noyade".
Jeudi, c’est un cavalier de 74 ans qui a été "emporté par les eaux" de l'Yerres à Évry-Grégy-sur-Yerres, dans le même département, avaient rapporté les pompiers et les gendarmes.
Enfin, vendredi, une femme d'une soixantaine d'années avait été retrouvée morte, apparemment par noyade, dans un jardin de Montargis, dans le Loiret, situé en bordure de la rivière Vernisson, selon une source policière.
- Le niveau de la Seine
A Paris, le pic de crue de la Seine a été atteint dans la nuit de vendredi à samedi à 6,10 mètres. On constate depuis une lente décrue. Ce niveau, en-deçà de la crue de 1982 (6,18 mètres) est loin de celui historique de 1910 où la Seine avait atteint 8,62 mètres. Le maximum a été enregistré à 2 heures du matin samedi et depuis, la Seine décroît d’un centimètre par heure environ. Selon Vigicrues, le retour à un niveau normal de la Seine prendra plus d’une semaine en raison des précipitations encore attendues.
Les difficultés risquent désormais de se concentrer sur l’aval de la Seine. Vigicrues prévoit des débordements localisés entre Rouen et l’estuaire de la Seine. L’eau continue donc de monter, dans les Yvelines, dans l’Eure et également dans l’embouchure de la Seine, en Seine-Maritime.
- Les évacuations
Depuis le début des inondations, 20.000 personnes ont été évacuées, "dont 17 500 en Ile-de-France", a expliqué Manuel Valls. En Indre-et-Loire notamment, 850 personnes ont été évacuées à Villandry, La Chapelle-aux-Naux et Vallères, en raison d’un risque de brèche sur une digue voisine, le long du Cher. Si la digue lâche, le Cher enverra jusqu’à 400 mètres cubes d’eau par seconde. Le principe de précaution a donc été pris dans les villages alentours, qui ont préféré évacué leurs habitants. François Hollande est attendu à Romorantin à 16h30 pour faire le point sur la situation.
En Meurthe-et-Moselle, 100 personnes ont dû être évacuées et relogées vendredi soir à la suite de violents orages, qui ont occasionné une montée rapide des eaux dans plusieurs communes.
- Les coupures d’électricité
17.130 foyers restaient privés de courant samedi midi dans le Loiret, le Loir-et-Cher et l’Ile-de-France en raison des inondations, a indiqué le gestionnaire du réseau français de distribution d’électricité Enedis. Dans le détail, en Ile-de-France, 15.030 foyers étaient toujours victimes de coupures. 8.300 étaient touchées dans l’Essonne, 5.100 en Seine-et-Marne, 960 dans le Val de Marne et 670 plus dans les Yvelines. Dans le Loiret, 650 foyers restaient privés d’électivité, 1.100 étaient touchés dans le Loir-et-Cher. Enfin, 350 clients étaient concernés dans le Cher.
34 bâtiments, essentiellement des entreprises du tertiaire, restent privés d’eau chaude samedi à la mi-journée en raison de coupures sur le réseau de chaleur d’une partie de la métropole urbaine.
- Une opération de pompage sans précédent sur l’A10
Mardi, l’A10 a été envahie par les eaux au nord d’Orléans, et s’est transformée en un véritable canal, obligeant l’armée à évacuer quelque 300 automobilistes restés bloqués. Depuis jeudi, une digue étanche est en cours de construction entre deux tronçons inondés, mobilisant 10 pelles mécaniques, dont deux amphibies, 10 tracteurs, une dizaine de camions-grues, une quinzaine de stations de pompage et 200 techniciens Vinci Autoroute, détaille France Bleu.
#AutorouteA10 au nord d'#Orléans. La digue est en construction, pompage cette nuit pour faire sortir les véhicules pic.twitter.com/r3wyjwz2Uh
— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) 4 juin 2016
Ils espèrent pouvoir entamer les opérations de pompage dès cette nuit pour pouvoir permettre, d’ici un ou deux jours, aux dépanneuses de débloquer les nombreux véhicules abandonnés.
Les digues sont posées sur l'#A10 au nord d'#Orléans. Des plongeurs vont colmater les brèches pic.twitter.com/mxR05vbqZq
— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) 4 juin 2016
- La SNCF et la RATP
Les transports sont toujours perturbés à Paris et en Île-de-France. Le RER C, qui permet de se rendre à Versailles, est totalement impraticable et la moitié des lignes de Transilien sont touchées de façon importante en raison des glissements de terrain et des coulées de boue. Trois lignes de trains sont coupées samedi en raison d’inondations : la ligne D entre Melun et Corbeil, la ligne R entre Moret et Montargis via Nemours et enfin la ligne C dans Paris intra-muros entre Austerlitz et Javel. En revanche, le trafic a repris samedi sur la ligne P entre Tournan et Coulommiers et vendredi sur la ligne N, suite à la menace d’un effondrement d’un mur à Meudon contenu par la SNCF.
Le président de la SNCF a par ailleurs annoncé que la reprise d’un trafic normal allait prendre beaucoup de temps. Elle ne se fera sans doute pas avant le milieu de la semaine prochaine.
- La situation dans les musées
Après les musées du Louvre et d’Orsay fermés depuis jeudi soir pour évacuer certaines œuvres, le Grand Palais a aussi fermé ses portes vendredi, ainsi que deux sites de la Bibliothèque nationale de France. Le président de la République, François Hollande, s’est rendu dans la nuit de vendredi à samedi au Louvre pour apporter son soutien aux équipes chargées de ces opérations.