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Stéphane Frangi édité par , modifié à
Dans la commune du Muy, dans le Var, où les intempéries ont repris de plus belle ce week-end, les habitants tentent coûte que coûte de sauver leur habitation ou leur commerce. Excédés, certains expriment leur vœu de quitter la région. Mais partir n’est pas toujours possible, en particulier pour les propriétaires immobiliers.
REPORTAGE

Karim, garagiste, a fait des rondes tout le week-end pour contrôler la montée du niveau des eaux. "C’est encore le bordel !", s’exaspère-t-il. "On a eu à peine le temps de nettoyer et de faire sécher quelques véhicules qu’on a réussi à sauver… et c’est reparti." Il a grandi dans le Var, dans la commune du Muy, mais sa famille et lui viennent de décider de partir et de fermer son affaire. "Je n’en peux plus, on se barre", répète-il en boucle. "Imaginez-vous ! En deux jours, on nettoie et je suis tout mouillé !"

Une semaine après un épisode méditerranéen de fortes précipitations qui avait déjà fait six morts, dans la nuit de dimanche à lundi les intempéries se sont intensifiées, provoquant la mort de deux personnes dans le Var et de trois secouristes près de Marseille notamment.

"C’est sans fin ! Tout le monde en a marre"

Nicolas, lui, a acheté une villa dans les vignes il y a quatre ans mais il a déjà essuyé deux crues. La succession de ces alertes météo est pour lui source de grande frustration. "C’est sans fin !", déplore-t-il. "A chaque fois qu’il pleut, on vient voir la rivière et on se dit ‘c’est reparti pour un tour’… Tout le monde en a marre. Suffit de regarder les jeunes commerçants qui s’investissent pour la commune et qui perdent tout au bout d’un an…"

Pas question pour lui de déménager cependant. Malgré le ras-le-bol, les propriétaires occupant ces zones inondables comme lui savent que l’estimation de leur bien à la revente est dérisoire.