Pas de téléphone avant 11 ans, pas de TikTok ou de Snapchat avant 18 ans… Voilà les recommandations chocs d'un rapport rendu ce mardi sur l'usage des écrans, commandé par Emmanuel Macron. Le constat des scientifiques est sans appel : les écrans provoquent des retards de développement chez les enfants. Sauf que les interdire par la loi, les parents eux-mêmes n'y croient pas. En région parisienne, lors d'un temps d'échange entre parents d'élèves, les propositions présentées dans le rapport divisent.
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Manque de réalisme
Pendant le temps d'échange, Nathalie, mère d'un petit garçon est pensive… Le rapport commandé par l'État ne prend pas, selon elle, le problème par le bon bout. "Je ne pense pas que ce soit réaliste à l'heure actuelle. De dire pas d'écran, non. Mais dire pourquoi l'utiliser ? Et quelles sont les limites ? Oui", analyse-t-elle.
Rodolphe, père de deux enfants, lui est dépassé. Alors interdire le téléphone avant 11 ans, les réseaux sociaux avant 18 ans pourquoi pas. Mais en pratique, c'est presque impossible… "On travaille à des horaires décalés, je suis obligé de laisser la télé le temps que la maman arrive", avoue-t-il.
Mesures strictes
Carole, elle souhaite surtout des outils adaptés. Et notamment un logiciel de contrôle parental que ses enfants ne pourraient plus contourner. "On ne sait pas comment ils font. Techniquement, il faut que ce soit plus efficace, plus accessible pour nous et qu'il y ait vraiment des barrières", insiste la maman.
Le corps enseignant, lui, partage l'avis des experts. Les dégâts en classe sont bien visibles : "Aux parents, quand des enfants ont des difficultés, souvent la question première qu'on va poser, c'est : au niveau des écrans, ça se passe comment ? Et quand on dit aux parents 'maintenant, il faut vraiment limiter, voire tout arrêter', on sent vraiment qu'il y a un changement radical très rapide", explique la professeure. Et pour les parents qui ont déjà pris des mesures strictes à la maison, le rapport se montre rassurant. "On vise déjà juste" confie l'un d'entre eux.